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Cependant le sieur Nicolas Thierry, député à Paris, avait été chargé de négocier la capitulation conformément à la résolution prise par le grand conseil et confirmée par le vote des citoyens. Il lui fut facile de s’entendre avec le Directoire sur les bases du traité, et le 18 janvier 1798, le sieur Metzger de Colmar arriva à Mulhouse en qualité de commissaire français, pour en régler les détails ; il fut signé le 28, dans la forme qui suit :


TRAITÉ DE RÉUNION

de la république de mulhausen à la république française.

« Le Directoire exécutif de la République française, instruit que les vœux du magistrat, conseils, citoyens et habitants de la république de Mulhausen se déclaraient pour la réunion à la République française et l’incorporation à la grande nation, et voulant donner aux plus anciens alliés de la France une dernière preuve de son amitié généreuse, a nommé le citoyen Jean-Ulric Metzger, membre de l’administration centrale du département du Haut-Rhin, commissaire du gouvernement pour constater les vœux émis pour la réunion et en stipuler le mode et les conditions : pour lequel effet les magistrats, conseils et citoyens de la république de Mulhausen ont nommé pour traiter et stipuler en leur nom, MM. Jean Hofer, bourguemestre, Josué Hofer, syndic, Paul Huguenin, Jérémie Kœchlin, membres du grand conseil, Jacques Kœchlin, l’un des Quarante adjoints au grand conseil, et Sébastien Spœrlein, notable, tous de la ville de Mulhausen ; lesquels messieurs les députés sont également, et autant que besoin, particulièrement chargés et autorisés de stipuler pour les habitants d’Illzach et de Modenheim, formant dépendances de la république de Mulhausen ; et le commissaire du gouvernement français s’étant certioré et fait constater par actes authentiques ci-annexés, l’émission libre des vœux pour la réunion, les commissaires et députés ont produit et échangé leurs pleins-pouvoirs et sont convenus des articles ci-après :

Article 1er.

La République française accepte le vœu des citoyens de la république de Mulhausen, et celui des habitants de la commune d’Illzach et de son annexe Modenheim, formant une dépendance de Mulhausen, et déclare lesdits citoyens et habitants Français nés.

Art. 2.

Le gouvernement français, pour donner une marque de son attachement à ses anciens alliés, consent à prolonger leur état de neutralité, et les dispense par conséquent de toutes réquisitions réelles et personnelles et du logement des gens de guerre, pendant la durée de la guerre, jusqu’à la paix générale.