réunir au capital existant par le crédit journalier étant remise par le capitaliste au banquier, par le banquier à l’entrepreneur et employée par celui-ci en achat de capitaux fixes et circulants, toute la monnaie d’épargne redevient monnaie de circulation ; elle sort des tiroirs pour entrer dans les caisses et porte-monnaies. Au contraire, lorsqu’un entrepreneur rembourse un emprunt à un capitaliste ou qu’un capitaliste forme une épargne nouvelle, il y a transformation de monnaie de circulation en monnaie d’épargne, passage d’une certaine quantité de monnaie des caisses et porte-monnaies dans les tiroirs. On pourrait exactement comparer ce circulus par lequel la monnaie va de la circulation à l’épargne et de l’épargne à la circulation à celui par lequel l’eau de pluie va des mers aux nuages et des nuages à la mer.
12. Les banquiers et les banques achètent des titres de crédit aux entrepreneurs et vendent des titres de crédit aux capitalistes ; mais ils ne vendent pas toujours aux capitalistes les mêmes titres de crédit qu’ils ont achetés aux entrepreneurs. Il arrive souvent que, pour la commodité des opérations, c’est-à-dire pour éviter les difficultés résultant de la différence entre le montant ou la durée du crédit offert d’un côté et du crédit demandé de l’autre, ils représentent les titres achetés par d’autres titres destinés à être vendus. C’est ainsi, par exemple, que les caisses de crédit foncier représentent les créances hypothécaires de montants inégaux, à échéances variées, de leur portefeuille par des obligations foncières de coupure uniforme, à échéances régulières, qu’elles répandent dans le public. En elle-même, cette transformation n’a que des avantages sans inconvénients ; mais il y faut observer un principe essentiel si on veut éviter une grande confusion et un grand péril : c’est que les titres représentatifs correspondent, pour la durée, aux titres représentés. Il faut que les banquiers et les banques qui prêtent du capital fixe et qui achètent aux entrepreneurs des titres de crédita long terme représentent ces titres par d’autres titres de crédit à long-terme qu’elles vendront aux capitalistes ; et que les seuls banquiers et banques qui prêtent du capital circulant, et qui achètent aux entrepreneurs des titres de crédita courte échéance en fassent la représentation en d’autres titres de crédit à courte échéance destinés à être vendus aux capitalistes ou répandus dans le public d’une manière ou d’une autre. N’est-il pas clair qu’une institution de crédit qui, par exemple, représenterait des créances hypothécaires par