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REVUE CRITIQUE

du recueil de chants populaires entrepris par M. Pitré, vaste collection que la Revue critique ne laissera probablement pas passer inaperçue.

Th. De Puymaigre.

115. — Geschichte der deutschen National-Literatur. Zum Gebrauche an hœheren Unterrichtsanstalten, bearbeitet von Dr H. Kluge, Professer am Gymnasium zu Altenburg. Zweite, verbesserte Auflage. Altenbourg, 1870. In-8o 168 p. — Prix : 3 fr.

Quiconque désire acquérir en peu de temps une idée exacte et complète de la littérature allemande lira avec profit cet ouvrage. L’auteur a bien moins visé à l’originalité que cherché à résumer avec fidélité et avec soin les travaux les plus récents, publiés sur son sujet, et on ne pourra qu’approuver la méthode qu’il a suivie. Loin de prétendre, en effet, au mérite stérile de donner une liste complète de tous les auteurs qui ont écrit en allemand, M. Kluge s’est, — avec grande raison, je crois, — borné à mentionner les écrivains vraiment dignes de figurer dans une histoire littéraire de l’Allemagne. C’était gagner en simplicité, et en même temps se ménager le moyen de parler avec des détails suffisants des noms illustres que présente en si grand nombre cette histoire. M. K. n’y a pas manqué, et il s’est attaché à donner aux notices biographiques, qu’il a consacrées aux grands écrivains de l’Allemagne, comme aux analyses qu’il a faites de leurs œuvres principales, une étendue proportionnée à leur importance littéraire. On trouve ainsi dans son livre, si court mais si bien rempli, une abondance de renseignements vraiment utiles qu’on ne rencontre pas d’ordinaire dans les abrégés du même genre.

S’il faut à cet éloge, qui n’est que juste, mêler une parole de blâme, je reprocherai à l’auteur de n’avoir pas assez multiplié les dates. Elles sont peut-être encore plus indispensables dans un résumé que dans un tableau complet de la littérature ; et il ne faut jamais oublier, je crois, que la chronologie n’est pas moins un des yeux de l’histoire littéraire que de l’histoire politique. Pour ne donner qu’un exemple, il me semble peu probable que, si M. K. avait donné la date (1766) des « Gedichte eines Skalden, » il eût pu faire de Gerstenberg un imitateur du Bardengesang de Klopstock, dont le premier bardit, l’Hermannschlacht, est de 1769 (p. 81).

Un autre reproche qu’on peut adresser à M. K., c’est de n’avoir pas toujours été assez exact et complet dans ses indications bibliographiques. Ainsi pourquoi n’indique-t-il aucun des ouvrages qui ont été publiés sur Herder, quand il cite ceux qui ont trait à la biographie de ses contemporains ? Je ne puis non plus m’expliquer comment parmi les recueils de lettres de Klopstock celui de Lappenberg soit le seul indiqué ; c’est le plus récent sans doute, mais c’est aussi le moins important, et on trouve sur la vie du poète des renseignements bien autrement utiles et intéressants dans ceux qui ont précédé.

Mais je ne veux pas continuer ces critiques. Elles ne portent, comme on voit, que sur des points tout à fait secondaires, et rien ne peut être plus facile que de