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d’histoire et de littérature.

L’on peut louer sans réserve la netteté de l’impression, qui fait honneur aux presses de la maison Bær et Hermann, à Leipzig. Il est fâcheux toutefois que l’ouvrage de M. B. ait été imprimé loin des yeux de l’auteur, ce qui est cause qu’il s’y est glissé beaucoup de fautes typographiques, sans parler de trop nombreuses fautes d’orthographe. Parmi ces dernières nous signalerons : da ‘wa « procès ; prétention, » pour déwa « remède » (verbo cârcoun, 324) ; cound zémân, pour cound zébân « bègue » (vo cound, 337) ; à la colonne 476, le premier élif dans le mot nouràny « lumineux » est de trop ; à la colonne suivante (vo nahazef) le medda est de trop sur l’élif d’ordouy et un élif a été omis à tort dans houmayoùn « royal. » Quant aux fautes d’impression, je n’en relèverai qu’une ou deux. Dans une phrase de cinq mots, citée à l’article mouiiavval, il y a jusqu’à deux lettres omises (un ra et un mim ; il faut lire emrra et bechouma, au lieu de emra et bêcha). Dans la colonne suivante (385), on doit lire mahz ou, plus exactement, mahzann « seulement, purement, » en place de makhz. Enfin, dans le mot kandyl « lampe » (520) il faut rétablir un ya, qui n’aurait pas dû être omis.

C. Defrémery.

152. — Kekulé. Die balustrade des Tempels der Athena-Nike. In-8o, 46 p. IV pl. Lebzig, 1869. — Die Antiken Bildwerke im Theseion zu Athen. Leipzig, 1869. In-8o, 180 p. — Prix : 5 fr. 35.

Lorsqu’en 1835 Hansen et Schaubert démolirent le bastion turc élevé devant les Propylées et recouvrant le temple dit de la Victoire Aptère, ils mirent au jour des plaques de marbre, hautes de plus d’un mètre, sur lesquelles étaient représentées, en bas relief, des figures de femmes. Bientôt ils remarquèrent, dans les dalles de la terrasse du temple qui empiète sur l’escalier des Propylées, une entaille dont la largeur était précisément celle des plaques à reliefs. Celles-ci, d’ailleurs, présentaient des trous de scellement prouvant qu’elles avaient été unies entre elles par les côtés, et enfin la tranche supérieure, percée de petits trous réguliers, devait supporter une grille. Dès lors il n’était plus douteux que le temple n’eût été entouré d’une balustrade, mais les plaques qui la constituaient sont tellement mutilées et brisées qu’on avait cru impossible, jusqu’à ce jour, de restituer cette partie du monument. C’est ce problème qu’aborde M. Kekulé.

Cette tentative a été précédée de recherches faites sur le même sujet par M. Ad. Michaelis en 1862[1]. Les premières fouilles avaient mis au jour dès 1835 les deux plaques les moins endommagées de la balustrade ; l’une représente des victoires cherchant à retenir une victime qui s’échappe, l’autre une femme ou Victoire qui délie sa sandale [2], morceaux justement célèbres par la hardiesse et l’élégance de leur dessin. Depuis, d’autres fragments avaient été recueillis [3] et

  1. Arch. Zeitung, 1862, 249-267.
  2. M. K. comme Hausen et Schaubert appelle cette figure Die Sandalenbinderin, mais comme le dit M. Beulé « on fait difficilement un nœud avec une seule main, tandis qu’on le défait très-aisément. » Acropole, I, p. 255, M. Michaelis la nomme Die Sandalenlaserin. I. c. p. 253.
  3. Cinq, entre autres, par M. Beulé, Acropole, I, p. 253.