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nous dit combien il sera heureux de dire aux populations de Barcelone comment nous supportons avec calme et espérance le fardeau de la guerre et comment, en France, il a été accueilli.

M. J. Escarguel, afin de laisser une trace et de posséder un souvenir matériel de la visite des catalans nos amis, dit son intention de faire éditer en une plaquette, les poésies lues ce soir au dîner.

La série des toasts est terminée.

Alors, M. le Préfet prononce quelques paroles qui consacrent officiellement les vœux qui nous viennent d'Espagne, et il lève son verre à la santé du roi Alphonse XIII et au Président de la République. (Acclamations.)

Il rend officielle aussi nomination du grand dramaturge Angel Guimerá au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur, lui remet les insignes « au nom du peuple français » et lui donne l'accolade.

Tous dans les convives debout acclament le nouveau légionnaire et dans le crépitement des applaudissements répètent à pleine poitrine les cris de : « Visca Espana! Vive la France!»

C'est au milieu du plus grand enthousiasme que cette belle fête prend fin à minuit et demi.


La Canço dels Invadits


I

No passaréu! i si passeu,
serà damunt d'un clap de cendra;
les nostres vides les pendreu,
nostre esperit no l'heu de pendre.
Mes no serà! Per més que feu,
no passarèu!

II

No passaréu! i si passeu
quan tots haurem deixat de viure,
sabreu de sobres a quin preu
s'abat un poble digne i lliure.
Mes no serà! Per més que feu,
no passarèu!