Page:Revue archéologique, série 5, tome 5, 1917.djvu/207

Cette page a été validée par deux contributeurs.

elles sont souvent, à l’avant, munies de deux éperons (fig. 3). Je vois là deux fortes lames tranchantes, redoutables pour les abordages, plutôt que des ornements qui eussent été trop exposés aux chocs et inutiles et qu’on devrait d’ailleurs retrouver dans les jonques de promenade, où ils ne figurent au contraire jamais.


Fig. 8. — Embarcation figurée sur les bas-reliefs du Bayon (Angkor Thom).


Connaissant désormais l’aspect et les variétés de la batellerie cambodgienne à l’époque des monuments et en trouvant confirmation dans celle de nos jours, notre surprise sera grande de découvrir au Bayon (face sud), et uniquement là, un imposant vaisseau fait de planches assemblées, pourvu d’un étambot, d’une poupe surélevée et évidée, surmonté d’une cabine arrière et muni d’une ancre et d’un gouvernail (fig. 8). Ces caractères sont non seulement tous étrangers à ce que nous connaissons au Cambodge, mais ils correspondent à ceux des grandes jonques chinoises qui cinglent jusqu’à Singapoore et Java, calant,