Page:Revue Touring-club de France avril 1901.djvu/3

Cette page n’a pas encore été corrigée

empere11r, défend son trône contre Vitellius, qui va bientôt le lui arracher à l3édriac. Nos pierres sculptées de Li Brague sont donc, à un an près, contemporaines de Quo vadis... Circonstance favorable pour parler d’une affaire qui~ sans cela, manquerait un peu d’actualité. Voulez-vous faire une partie d’écoliers et suivre pas à pas la narration de Tacite ? L’armée Othonienne, marchant parallèlement à Ja flotte, avait ravagé le pays de Vintimille (Albium Jnte11zeliu11i), et ~enaçait la Gaule narbonnaise, attachée au parti de Vitellius. Des courriers vinrent en hâte demander secours à Fabius Valens, général vitellien, lequel envoya, sous le commandement du préfet Julius Classi· ibi cœdes, etc.) ; les préfets des cohortes tongres tombèrent criblés de traits ; Jes Othoniens, enveloppés à un moment par la cavalerie, subirent deg pertes sanglantes. Enfin, comme par l’effet d’un pacte tacite, les d eux partis :-e tnirent en retraite : Vitelliens sur Antibes, ()thoniens ~ur Albenga (..4c velut pactis induciis, ne hinc classis, indè eque.r. ; si1[Jzta11i jo1·11iidi11e1n inferre ni, Vite ll/a11 i retro A riti1 :1olim, 1Zi.11·bonensis Galliœ m1111ic1pzu1n, Ollzo11ia., i A lbigaztn i1111, interio1·is Ligzeri<r, revertere).

Ce fut là, selon toute apparence, l’une des trois rencontre~ dont il est question dans Suétone ( v’ïe d’Otlzo11, ch. 12), et qui précédèrent la bataille d~cisive de l3édriac.

FR G :ll~ ~T o ·uN A-l<J~U :l E~T l{o’. : r~, nÉCOU"ERT PRi~s D’A~TCBJ· :s eus, nombre de cohorles et d’escadrons, composés de Ton_g-res, de Trévires, de Ligures et de Pannoniens. Partie de cette armée resta pour garder Fréjus (Fo1·1111i ./u/ii) ; l’autre part, plus nombreuse. marcha contre les troupes othoniennes, qui reçurent le combat disposées en demi-cercle : leur aile droite sur les collines proches de la mer, leur centre sur le terrain plat, leur aile gauche sur la flotte même, embosssée à toucher le rivage (Acieita i·nst1 ucti, ut pars class ··co1-z1m 1ni~"Clis pa~anis i1t (. :alles 1na1·i propi1iq11os e.·Jz11·[ !cr et : c7ua11/z11n 111te1· c. :olles ac lit’us œ :iui loci, pr<1 ?to1·1 :a1i11s 11ziles exple1·ct : in ipso 11icz1·i ttl _ann~. ;a classis et pug11<l’ parala co.nvP1 :.~a et 11z11zac1 jr_on/e prcr :lcnderetz11·). Les V1tell1ens cernés, dec1rnés par les traits lancés de la flotte même, s’enfuirent et n’échappèrent au massacre total que par l’arrivée de la nuit. Mais ils firent le lendemain un retour offensif, surprirent le camp othonien qui s’oubliait dans la victoire. Le carnage fut atroce (.. lt1·0.· Mais ni Suétone ni Tacite ne nomment formellement le lieu de la rencontre. Et d’où nous vient l’audace, à nous qui arrivons dix-neuf cents ans plus tard, de la placer ici mcme, près de cette embouchure de La Brague ? Au le :teu1· courageux, à la lectrice héroïque, qui ont bien voulu nous suivre à travers toutes ces citations latines, nous demandons la permismission de tirer, du récit de Tacite, quelques déductions qui se présentent à l’esprit : 1° Le texte même nous oblige à chercher entre Fréjus et Vintimille et tout au bord de la mer·

~.,’Les Vitelliens, qui venaient de Fréjus, se sont retirés ~ur 1

tibes ; donc il faut que la

chose ait eu lieu à l’est d’A1ztibes : 3" Tacite nous dit qu’un pays plat, sur lequel furent rangés les prétoriens d·Othon, et assez vaste pour que do11 :e escadrons de cavalerie pussent y combattre, s’étendait entre les collin es et la mer. Or, de Nice, à Vintimille, les