Page:Revue Musicale de Lyon 1904-12-25.pdf/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
118
revue musicale de lyon

d’une belle voix, Mlle Alice Kahn, chanta un air des Noces de Figaro, Phidylé, de Duparc et Détresse, mélodie inédite d’un jeune Lyonnaise M. A. Febvre.

L. V.

Concert d’orgue

M. Daniel Fleuret, professeur d’harmonie au Conservatoire, a repris, jeudi dernier, dans sa salle de la rue Childebert, son cours sur la littérature de l’Orgue.

La première séance était consacrée en grande partie aux œuvres de deux Lyonnais, l’un à peu près inconnu, l’organiste Marchand, l’autre célèbre, le violoniste Leclair l’aîné. Le programme comprenait le premier Livre de Pièces d’orgue de Marchand, la sonate « Le tombeau » et l’adagio du deuxième concerto pour violon de Leclair joués par M. Chabert, le distingué professeur du Conservatoire, avec la basse chiffrée réalisée à l’orgue ; le Prélude et Fugue en mi mineur de J.-S. Bach et le premier choral de César Franck.

Cette séance des plus intéressantes sera suivie de cinq autres consacrées au Choral allemand, au plain-chant, à la famille de J.-S. Bach, à Liszt et à Merkel, enfin à Ludwig Krebs.

Nous publierons prochainement une étude de M. Fleuret sur l’organiste Marchand.

« L’Épreuve Villageoise » de Grétry

Dimanche dernier, l’Association des anciens élèves de la Faculté de droit donnait son banquet annuel qui fut suivi d’une soirée artistique dont le programme se composait de l’Épreuve villageoise, de Grétry, interprétée par quelques-uns des élèves de la classe d’opéra du Conservatoire. Par ce temps de renaissance gluckiste, l’idée de jouer ce délicieux opéra-comique en deux actes, dont la première représentation, au Théâtre italien de Paris, remonte à 1784, et qui, probablement, n’avait pas été donné à Lyon depuis au moins quatre-vingts ans[1], ne pouvait manquer d’être accueillie avec la plus grande faveur.

Fort bien accompagnés au piano par Mlle Fraud, pianiste du Conservatoire, les quatre jeunes artistes auxquels ont été confiée l’interprétation, Mlles Chirat et Kahn, MM. Bardin et Mathieu, ont gaiement et finement enlevé cette musique délicate, claire et pimpante, tout imprégnée de la grâce archaïque et pourtant fraîche du xviiie siècle. Leur succès très justifié et très vif a été partagé par M. Dauphin, professeur de la classe d’opéra de notre Conservatoire, que l’auditoire a tenu avec raison à leur associer dans ses acclamations, et aussi par M. le docteur Taty, membre de l’Association, qui avait brossé, pour encadrer cette spirituelle œuvrette, un décor des plus réussis.

Il serait à souhaiter que l’on renouvelât cette expérience, en y conviant cette fois le public. Rien ne serait plus avantageux pour tout le monde, à commencer par les élèves eux-mêmes, que de les produire le plus souvent possible dans quelque ouvrage du genre de celui qui a été exécuté hier, et de les habituer ainsi par avance aux épreuves de leur future carrière, en même temps qu’on vulgariserait des œuvres jusqu’ici trop peu connues et pourtant dignes de l’être.

Concerts annoncés

On annonce un prochain concert donné par le grand pianiste Italien Ernesto Consolo et Madame Maria Gay, la célèbre cantatrice qui a obtenu de si grands succès dans ses précédentes tournées avec Raoul Pugno.

BIBLIOGRAPHIE

« Trois Poèmes » de Joseph Carrel

Un de nos jeunes compatriotes, élève de Vincent d’Indy, M. Joseph Carrel vient de publier, chez Fromont, un nouveau recueil de mélodies sous le titre très simple de Trois’’ poèmes.

Nous donnerons la première audition de ces Lieder, qui se recommandent par la distinction de leurs idées mélodiques et l’intérêt constant de l’accompagnement, à un des prochains concerts offerts aux abonnés de notre Revue.

  1. L’Épreuve villageoise fut donnée notamment le 2 janvier 1816, dans une soirée de gala organisée aux Célestins avec le concours des artistes du Grand-Théâtre. Darboville et Mlle Chapron tenaient les deux premiers rôles.