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revue musicale de lyon

ROANNE.

Voici, tels qu’ils sont annoncés dans le Journal de Roanne, les programmes des œuvres exécutées pour la messe de Sainte-Cécile par les différentes sociétés musicales de cette ville.

Lyre roannaise (chorale) : Messe de Laurent de Rillé : Dieu de clémence, mélodie de Mozart.

Fanfare de Roanne : Grande marche triomphale, de Vanremoortel ; Andante, de la symphonie romaine de Mendelssohn ; Andante religioso de Félicien David ; Paris, allegro de Reynaud.

Harmonie roannaise : Lugdunum, marche héroïque de Destrubé ; Hymne religieux de Saint-Saëns ; À genoux, mélodie de Raoul Chassain ; fragment de Gallia de Gounod ; Allegro, de Sellenick.

Enfin l’Union musicale des dames roannaises (chorale et estudiantina) : Les Chants célestes de Gounod, par l’Estudiantina ; Kyrie, de Rinck ; Largo, de Widor, duo pour mandoline et mandole ; O Salutaris, de Salomé pour soprano avec accompagnement de mandoline ; Agnus Dei, de Delibes ; Méditation de Thaïs, solo de mandoline ; Allegro, de Mendelssohn, pour mandolines.

Nous nous abstiendrons de juger, au point de vue artistique, ces manifestations dites musicales ; mais nous nous étonnons, surtout après la sage ordonnance du Motu proprio édictée, il y a quelques mois, par Pie x et imposée à l’Église universelle, que l’autorité paroissiale d’une ville importante tolère et favorise de pareilles inconvenances.

L. V.

Nouvelles Diverses

Mme Bressler-Gianoli, notre ancienne contralto, dont tous les Lyonnais ont gardé le souvenir, vient de chanter le rôle de Carmen au Covent-Garden de Londres. Elle avait pour partenaire le célèbre ténor Caruso, dans le rôle de Don José. La série de représentations fut très brillante, disent les journaux anglais qui ne tarissent pas d’éloges sur les deux artistes et sur Mme Bressler en particulier. Ils vantent le charme de sa voix, sa diction parfaite et surtout le sentiment dramatique et l’originalité de son interprétation.

Mme Bressler-Gianoli fit, d’ailleurs, la saison dernière, une tournée en Amérique, où elle remporta, à New-York et à la Nouvelle-Orléans, de grands et légitimes succès. Nous serions très heureux d’avoir l’occasion de la réentendre à Lyon, où elle n’a pas encore été remplacée et où elle fut réellement incomparable dans Carmen, Werther et dans Tristan et Isolde (Brangaene).

La reine de Portugal assistait mercredi soir, à l’Opéra, dans la loge présidentielle, à la première de Tristan et Isolde.

M. Gailhard, directeur de l’Académie nationale, a reçu la reine Amélie à son arrivée et l’a conduite jusqu’à la loge présidentielle, où elle a pris place avec M. de Souza-Rosa, ministre du Portugal à Paris, et divers personnages de sa suite.

Le spectacle était déjà commencé. Comme la reine s’excusait d’être arrivée en retard, M. Gailhard déclara :

— Oh ! Majesté, cela ne fait rien : Tristan n’est pas encore entré en scène.

— Oh ! Monsieur Gailhard, répondit avec esprit la gracieuse souveraine, j’en suis ravie, et vous remercierez de ma part M. Alvarez de m’avoir attendue !

Après Bruxelles, Bordeaux… Voici la lettre adressée par M. Jules Massenet au directeur du Grand-Théâtre de Bordeaux, après la première du Jongleur de Notre-Dame, et que nous communique notre correspondant bordelais :

Bordeaux, 2 décembre 1904
Vendredi soir après la représentation.

Mon cher Directeur et Ami,

Votre triomphe personnel me rend très heureux. En quittant Bordeaux je vous renouvelle mon admiration et ma reconnaissance.

Toutes mes pensées émues vont à « l’exquis » public de Bordeaux ; que de jolies mains applaudissaient !

À MM. Leclerc, Blancard, Hyacinthe, Raynal, Albert, Marelly ; à tous nos amis du « Jongleur » de tout cœur. À M. Léonce, toute ma complète satisfaction, il a été parfait.

Maurice Léna, mon collaborateur, se joint à moi en témoignage de gratitude pour vous et tous vos acclamés artistes.

Massenet.
Le Propriétaire-Général : Léon Vallas.

Imp. Waltener & Cie, rue Stella, 3, Lyon.