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2e Année No9
Dimanche 18 Décembre 1904

REVUE MUSICALE DE LYON

Paraissant le Dimanche du 20 Octobre au 1er Mai

Léon VALLAS
Directeur — Rédacteur en Chef

Principaux Collaborateurs
Louis AGUETTANT ; Alexandre ARNOUX ; Fernand BALDENSPERGER ; Gabriel BERNARD ; M.-D. CALVOCORESSI ; Gabriel CONDAMIN ; M. DEGAUD ; Henry FELLOT ; Daniel FLEURET ; Paul FRANCHET ; Vincent d’INDY ; André LAMBINET ; Paul LERICHE ; Edmond LOCARD ; A. MARIOTTE ; Marc MATHIEU ; Edouard MILLIOZ ; Antoine SALLÈS ; Jules SAUERWEIN ; Joseph TARDY ; Georges TRICOU ; Jean Vallas ; Léon VALLAS ; G. M. WITKOWSKI.

Des Procédés de Mensuraton

de l’Intelligence Musicale
(suite)

La faculté de sentir étant ainsi délimitée, il convient de passer à une série de phénomènes psychiques d’un ordre immédiatement supérieur : ceux qui constituent la mémoire, c’est-à-dire, en l’espèce, la réapparition provoquée des états de conscience antérieurs. Ses modalités sont multiples ; multiples aussi seront les expériences destinées à en coter la valeur en chiffres comparables. Nous verrons successivement par quelles épreuves ou pour employer l’argot des psycho-physiologistes, par quels mentals tests, on peut apprécier :

1o La mémoire de l’intensité du son ;

2o La mémoire tonale ;

3o La mémoire du rythme ;

4o La mémoire harmonique.

5o La mémoire contrapuntique ou mémoire musicale complexe.

6o La mémoire des timbres.

A. Étudier la mémoire du son, considéré au seul point de vue de l’intensité, suppose un appareil établi de façon telle que tout autre élément musical reste fixe, l’intensité variant seule ; ce qui revient à dire qu’il faudra réaliser un mécanisme produisant toujours une même note avec un timbre identique. Il faudra, de plus, que les différences d’intensité soient arithmétiquement mesurables. On pourra donc avoir recours à l’acoumètre de Toulouse, dont nous avons déjà parlé, ou encore à une série convenablement graduée de poids, tombant sur une même touche de clavier, ou à un tuyau d’orgue dont l’intensité de son variera grâce à un soufflet muni d’un manomètre, ou enfin à une corde que l’on fera vibrer en l’écartant à une distance plus ou moins grande, et toujours exactement notée, de sa position de repos. L’idéal serait un sonomètre muni de résonateurs. Quel que soit le procédé choisi, on produira un son d’une intensité donnée, puis, après un temps convenable on redonnera plusieurs fois cette même note, avec ce même instrument, mais avec des intensités variées. Le sujet devra reconnaître l’intensité première. On chiffrera l’erreur en centimètres ou en grammes, ou en centimètres cubes suivant la méthode adoptée.

B. La mémoire tonale, la plus impor-