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chez Beethoven ; aussi son mouvement et son allure. La Sonate est définitivement constituée (Introduction, morceau fondamental, divertissement, morceau lent, final allègre), et le quatuor en mi de d’Indy, architecture de chaque morceau mise à part, n’a pas d’autre plan général.

Sonate en fa (iv). Adagio. Allegro. Vivace. Adagio. Allegro.

Sonte en ut (iii). Adagio. Allegro. Adagio. Allegro. Allegro moderato.

La seconde partie de chacune de ces deux dernières œuvres se libère de plus en plus de la fugue ; elle reste cependant fuguée, mais sans rigueur. Le final montre bien son origine (Gigue), par sa tendance à être écrit en mesure composée.

Sonate en la (vi). Grave. Allegro fugato. Allegro. Adagio. Allegro fugato.

Sonate en (i). Grave. Allegro. Allegro. Adagio. Allegro.

Dans cette dernière œuvre le thème du final n’est qu’une modification agogique du thème du premier morceau.

Il semble que, parti de la suite de pièces de danse, Corelli s’affranchit peu à peu de cette formule. Traditionaliste, puisqu’il utilise la forme suite (deux reprises, repos à la dominante ; la seconde reprise, conséquence mélodique et harmonique de la première), il est novateur aussi, abandonne peu à peu les titres, l’ordre traditionnel selon lequel sont présentés les morceaux. S’arrête aux quatre parties précédées d’une introduction, conservées par les modernes ; découvre enfin l’unité nécessaire à l’œuvre d’art autre que l’unité tonale, engendrant seulement le calme sentimental, et la réalise, deux siècles et demi avant C. Franck, par l’emploi d’un thème unique transformé.

Que l’on se souvienne aussi du plan ordinaire de la Suite et l’on comprendra sa similitude avec le plan de la forme symphonique telle que Beethoven l’a presque toujours conçu et auquel ses successeurs, même ceux qui ont apporté le plus de modifications à cette forme symphonique, le conçoivent encore.

suite sonate
Allemande :

Allegro modéré.

Sérieux.

Allegro :

Sérieux.

Courante :

Doux, enjoué.

Scherzo ou Menuet :

 Enjoué, gracieux.

Sarabande :

Grave.

Partie lente :

Grave

Gigue :

Rapide.

Vigoureuse, gaie.

Final :

Rapide.

Vigoureux, gai ou triomphal

La Suite a encore influé sur la forme symphonique par la structure des morceaux qui la composent.

Comme la forme Suite et la forme Sonate a deux reprises ; cette limite est marquée par l’affirmation du ton de la dominante du ton principal ; sa direction tonale est aussi tonique —> dominante <— tonique.

La différence essentielle de la forme Sonate, c’est qu’elle comprend deux thèmes, d’essences musicales et sentimentales opposées ; et une partie, bien plus développée que dans la suite, pendant laquelle ces thèmes se développent.

En outre on trouve dans son intégrité la forme Suite dans la forme symphonique :

Les menuets, scherzi et les pièces qui tiennent leur place sans en avoir les noms, sont composés, comme dans la suite les menuets, gavottes, bourrées avec une alternative. Ils ont les caractères de la forme suite, et le trio, minore ou autre, y est comme la pièce 2 dans la suite.

Les modernes ont écrit des Suites.

Plusieurs ont pastiché le genre avec bonheur en y apportant leur tempérament personnel, les procédés d’écriture de l’époque, des ressources harmoniques et mélodiques nouvelles. Il y a dans ce sens les Suites de Saint-Saëns, une suite de