- 1.L’Ange gardien.
- 2.Aux petits enfants (A. Daudet).
- 3.La Vierge à la crèche (A. Daudet).
- 4.Les Dames de Lormont (Mme Desbordes-Valmore).
- 5.Soleil (Guy Ropartz).
- 6.La Chanson du vannier (A. Theuriet).1888
Les Sonates de Beethoven
Dans un sombre ravin d’une beauté grandiose et sauvage, un alpiniste s’est engagé. Sauf le ciel au-dessus de sa tête, il n’aperçoit que rochers abrupts, sapins gigantesques, précipices effrayants. Tout à coup il atteint une clairière ensoleillée, tapissée d’un moëlleux gazon, parée des fleurs les plus diversement et les plus richement nuancées. Il se sent délicieusement surpris, charmé et réconforté.
L’audition de la huitième sonate succédant immédiatement à celle de la septième produit des sensations analogues. Cette dernière remue et bouleverse l’âme. La huitième au contraire repose, rafraîchit et récrée. Les grands génies sont semblables aux géants des Alpes. Chez les uns et les autres des paysages gracieux et riants cotoient des abîmes ténébreux et terrifiants.
Dans un ouvrage intitulé « Beethoven sa vie et ses œuvres », Barbedette dit de la huitième sonate que c’est une délicieuse pastorale. Cette appréciation est parfaitement juste.
Une période de quatre mesures deux fois répétée, la seconde fois avec une sonorité plus bruyante, ouvre l’allegro assai en 6/8 et en sol majeur. Une roulade ronronnante, puis une rapide montée ayant pour échelons les notes légèrement piquées de deux accords parfaits, en remplissent les deux premières mesures.
Ces deux premières mesures sont jouées à trois octaves différentes par le violon, la main droite et la main gauche. L’auditeur croit positivement entendre trois instruments champêtres. Il y a là un effet d’imitation voulu et réussi.