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revue musicale de lyon

Les lettres de M. Massenet sont toujours bonnes à recueillir, dit notre confrère, l’Ouest Artiste. Leur lecture est savoureuse et nous nous en voudrions de ne pas offrir les deux que voici aux méditations de nos lecteurs.

La première est adressée à M. Boyer, directeur du théâtre du Capitole, à Toulouse :

« De passage à Dax, allant en Espagne,
le 5 février 1904

Mon cher directeur et ami,

Les souvenirs de Cendrillon au théâtre du Capitole, sont toujours présents à ma mémoire, et voilà que, de nouveau, je me retrouve, à propos de Sapho, en communion d’idées artistiques avec le cher public toulousain.

Au maître David et à mes confrères de l’orchestre, à notre excellent et chef collaborateur Laurent, toutes mes chaudes félicitations.

À Mme Adrienne Erard, à laquelle je dois tant de créations, mon admiration fervente.

À Mlle Lagard, ma plus vive sympathie, ainsi qu’à Mlle Péguillan

À notre Jean Gaussin, M. Vallès ; à M. Gaspard, à mon bon ami Balleroy et au joyeux Bareille, tous mes remerciements pleins de gratitude.

À vous, mon cher directeur, mes plus affectueux remerciements.

Au public de Toulouse, ma pensée très touchée et très émue.

J. Massenet. »

La seconde a été envoyée à M. Sartel, chef d’orchestre d’une Société musicale de Tours, qui a monté Marie-Magdeleine :

« Le 7 février

En voyage… venant d’Espagne.

Cher et éminent confrère,

Toutes les belle paroles de votre lettre vont à mon cœur très touché !

Je vous dois tant encore pour cette exécution et j’aurais eu tant de plaisir à vous en remercier déjà si j’avais eu des nouvelles de France…

Tous les souvenirs que vous évoquez si gracieusement et si chaleureusement aussi me causent une profonde satisfaction.

Je sais qu’à Tours il y a un maître : vous, et que, grâce à votre autorité, à votre talent et à votre sympathie j’y suis estimé ; ce qui m’est une chère consolation.

Très à vous.

J. Massenet. »

N’est-ce pas délicieux ?

Dans une réunion intime, au Palais d’Hiver de Saint-Pétersbourg, on a exécuté dernièrement et pour la première fois des morceaux dont l’Empereur de Russie a écrit paroles et musique. Ces compositions montrent que leur auteur possède du talent et du goût, avec beaucoup d’imagination. Toutes ces pages sont dédiées à son cousin, le Grand-Duc Constantinovich, qui est, lui aussi, poète et musicien.

À la suite de l’essai fait avec succès à Heidelberg, d’autres villes allemandes veulent avoir au concert l’orchestre invisible. On vient d’exécuter dans ces conditions, à Schwerin, le Chant des Sorcières de Schilling ; l’impression a été satisfaisante.

M. Conried, directeur du Metropolitan Opera House de New-York, entreprendra au mois de mars une tournée aux États-Unis. Il fera jouer Parsifal à Chicago, à Boston, à Cincinnati et à Pittsburg. Dès à présent, les salles sont entièrement louées.

BIBLIOGRAPHIE

L’Art du Théâtre

Une grande partie du numéro de février est réservée à la Reine Fammette, l’œuvre nouvelle de MM. Xavier Leroux et Catulle Mendès que M. Albert Carré a si joliment montée. L’art déployé dans la mise en scène ainsi que la grâce et le charme de la principale interprète, forment un ensemble délicieusement poétique.

Puis c’est le Dédale, de M. Paul Hervieu dont le compte rendu est de M. Acker.

Plusieurs grandes gravures sont consacrées au nouveau spectacle de l’Opéra composé de l’Étranger action musicale de M. Vincent d’Indy et de la reprise de l’Enlèvement au Sérail de Mozart.

Signalons encore dans ce numéro plusieurs planches hors texte.

Nous annoncerons toutes les œuvres musicales et les ouvrages se rapportant à la musique adressés à la Rédaction et nous rendrons compte des plus importants.

Le Propriétaire-Gérant : Léon Vallas.

Imp. Waltener & Cie, rue Stella, 3, Lyon.