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revue musicale de lyon

Théâtre (Siegfried), Mlle Friché (Gutrune), M. Bourgeois (Hagen), M. Albers (Gunther), M. Viaud (Albérich), Mmes Friché, Dhasty, Verlet, Maubourg et Tourjane (Nornes et Filles du Rhin).

L’orchestre était dirigé par M. Sylvain Dupuis. L’œuvre fut exécutée sans coupures.

La première représentation du Crépuscule en France fut donnée le 17 mai 1902, sur la scène du théâtre du Château-d’Eau.

On se rappelle que ces représentations furent organisées sous le patronage de la Société des Grandes auditions musicales, par MM. Alfred Cortot et Willy Schütz.

Plusieurs des artistes de la Monnaie reprirent les rôles qu’ils avaient créés cinq mois auparavant à Bruxelles : Mme Litvinne, M. Dalmorès, M. Albers. Les autres rôles étaient chantés par M. Vallier (Hagen) qui créa l’an dernier Wotan de l’Or du Rhin au Grand-Théâtre, Challet (Albérich), Mmes Olitza (Waltraute), Mlle Jeanne Leclerc (Gutrune), Mmes G. Vicq, Deville et Leclerc (les Filles du Rhin). D’autres artistes remplacèrent aux représentations suivantes ceux que nous venons de nommer et parmi ceux-là, nous citerons Mlle Janssen que nous allons entendre dans le rôle de Brunnhild, M. Frœlich qui obtint, l’an dernier, un si grand succès à Lyon, aux concerts de la Schola Cantorum et M. Dufriche, l’un, le meilleur, des ténors qui furent sifflés, dans le courant de la saison dernière, au Grand-Théâtre.

L’orchestre fut dirigé par Hans Richter, Félix Motl et Alfred Cortot qui fit à cette occasion ses débuts comme chef d’orchestre.

À Bruxelles, les différentes journées de la Tétralogie avaient été, en l’espace de quatuorze années, représentées dans l’ordre suivant : La Walkyrie, Siegfried, L’Or du Rhin, le Crépuscule des Dieux. À Paris La Walkyrie fut également représentée en premier lieu (Opéra, mai 1893), puis Siegfried (Opéra, 3 janvier 1902) ; L’Or du Rhin n’a pas encore été joué. M. Bertrand avait eu, dit-on, l’idée de le monter en y ajoutant un ballet !…

À Lyon, l’ordre des représentations est le même qu’à Bruxelles : La Walkyrie (1894) ; Siegfried (15 février 1901) ; l’Or du Rhin (31 mars 1903) ; enfin, le Crépuscule des Dieux dont la première sera donnée demain.

Voici la distribution du Crépuscule des Dieux à Lyon : Brunnhild, Mlle Janssen ; Siegfried, M. Verdier ; Gutrune, Mlle Rogery ; Gunther, M. Rouard ; Hagen, M. Sylvain ; Alberich, M. Artus ; Nornes et Filles du Rhin, Mmes Domenech, de Véry, La Palme et Pierrick.

Chronique Lyonnaise

GRAND-THÉÂTRE

Demain, la représentation du Crépuscule doit commencer à 7 h. 3/4 ; il sera difficile, dans ces conditions, de terminer le spectacle avant une heure du matin, étant donné la longueur de l’œuvre. Voici du reste ce que propose, à ce sujet, notre excellent confrère, L…, de l’Express :

« Le Crépuscule des Dieux est un drame lyrique de proportions considérables et d’une durée qui dépasse celle de la plupart de tous nos opéras, ou du moins de nos opéras tels que l’on nous les donne actuellement.

D’après ce que j’ai noté aux représentations de Paris-Château-d’Eau, 1902 — et de Bruxelles en 1903 — voici la durée de chacune de ses parties :

1er  acte (y compris me prologue). 
 1 h. 55 m.
2e  acte 
 1 h. 07 m.
3e  acte 
 1 h. 15 m.

Au total 4 h. 17 minutes de musique, auxquelles il convient d’ajouter 1 heure pour 2 entr’actes de 30 minutes chacun environ, plus de 10 minutes de retard à peu près inévitables. Soit 5 h. 27 minutes.

De ce chiffre, déduisez 25 minutes, au maximum, pour les coupures pratiquées dans quelques parties de la partition, notamment aux deuxième acte, et il vous restera le total déjà suffisamment coquet de cinq heures et deux minutes de spectacle.

Par conséquent, si l’on veut terminer la représentation à une heure convenable, autrement dit vers minuit, de manière à permettre au public des travailleurs et des gens d’affaires de se rendre sans fatigue, le lendemain matin à leurs occupations obligatoires,