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même que notre œil, lorsqu’il fouille l’horizon, cesse de percevoir nettement les objets les plus proches.

Les créateurs qui s’en tiennent au premier système écrivent de la musique. Quant aux autres, avec un écrivain féru de ces brouillards, je dirais volontiers qu’ils font de la métamusique. Il y a de la métamysique dans la Symphonie avec chœurs, il y en a dans Tristan ; cette tendance est proprement germanique et se trouve à des degrés divers dans la plupart des œuvres allemandes. Je n’hésite pas à dire qu’à des inspirations si gigantesques, mais forcément nébuleuses, je préfère l’humanité plus large et plus universelle de la Symphonie Pastorale ou de Lohengrin.

Nouvelles Diverses

On ignore généralement que l’abbé Liszt fut, à une certaine époque, quelque peu révolutionnaire : Il écrivit en effet, en Juillet 1830 une Symphonie révolutionnaire et, détail très curieux, en 1834, lors des troubles ouvriers de notre ville, un morceau pour piano intitulé Lyon.

À l’Opéra. — Les répétitions du Fils de l’Étoile, la nouvelle œuvre de MM. Camille Erlanger et Catulle Mendès, sont commencées.

Cette œuvre très importante passera probablement vers la fin du mois de mars.

Voici la distribution des rôles : Bar-Krokeba, M. Alvarez ; Akiba, M. Delmas ; Séphora, Mlle Bréval ; Lilith, Mlle Héglon ; Beltis M. Demougeot ou Fèart.

L’action se passe à Jérusalem, l’an 135 après Jésus-Christ.

Dans le Mercure de France de 1737, nous retrouvons l’annonce d’un cours de composition proposé par Rameau en ces termes :

« École de composition dramatique. — M. Rameau donne avis aux amateurs de musique qu’il va établir une école de composition trois fois la semaine, depuis trois heures jusqu’à cinq, pour douze écoliers seulement, à un louis d’or chacun par mois, pouvant les enseigner tous ensemble et même davantage s’il en étoit besoin ; il sera libre d’ailleurs à un moindre nombre de s’associer pour la totalité.

Il assure que six mois au plus suffiront pour se mettre au fait de la science de l’harmonie et de sa pratique dans tous les cas où on voudra l’employer, quand même on ne sçaurait qu’à peine lire la musique ; à plus forte raison encore si on étoit plus avancé.

C’est pour satisfaire à l’empressement de quelques personnes qui se sont déjà aggrégées dans cette classe que M. Rameau a crû devoir en faire part au public, espérant que par ce moyen le nombre en seroit plutôt (sic) rempli ; ainsi ceux qui souhaiteront s’y joindre auront la bonté de lui envoyer leur nom et leur demande par écrit, à l’hôtel d’Effiat, rue des Bons Enfans, pour qu’il puisse les avertir du jour auquel on commencera ».

Ajoutons qu’à cette époque (1737) Rameau avait déjà fait représenter à l’Opéra Hippolyte et Aricie (1733) dont la Schola Cantorum de Lyon nous a fait entendre l’an dernier d’importants fragments, les Indes Galantes (1735) et Castor et Pollus (Octobre 1737).

On lit dans Le Figaro :

témoignage d’un grand maître

« Après avoir donné les témoignages des grands artistes et des compositeurs comme Léoncavallo, Puccini, Augusta Holmès, Grieg, nous sommes heureux et fiers de pouvoir reproduire ici une lettre écrite par le grand Maître Massenet à un de ses plus chers interprètes en Italie.

Le Maître était à Milan, convoqué comme juge au concours Segonzo (sic). Il sut que son ami Sériel, (?) le grand (???) baryton italien, allait chanter au Gramophone. Aussitôt, profitant de sa présence à Milan, il lui écrivait :

 « Cher ami,

Puisque vous avez l’occasion de chanter pour le Gramophone qui m’a tellement ravi, n’oubliez pas d’y faire entendre quelques mesures de votre ami Massenet.

Massenet

Quels termes plus précis que ceux-ci démontreraient la considération en laquelle Monsieur Massenet tient le Gramophone : Désirer être immortalisé par lui ! »

N’est-ce pas délicieux ?

Jusqu’ici certains fabricants de produits plus ou moins pharmaceutiques ou de biscuits de luxe avaient demandé aux célébrités con-