s’est certainement montrée – après Mlle Janssen, interprète idéale de l’héroïne wagnérienne, – la meilleure Elsa que nous ayons vue à Lyon.
LES CONCERTS
Le concert de la Schola Cantorum de Lyon dont nous avons déjà publié le programme sera donné le mercredi 20 janvier, aux Folies-Bergère.
La location est ouverte pour les membres de la Schola du 6 au 9 janvier inclus, et pour le public chez tous les marchands de musique, à partir du 10 janvier.
Nouvelles Diverses
Dans la longue liste de distinctions universitaires accordées à l’occasion du 1er janvier, nous relevons les noms de M. Broussan, directeur des théâtres municipaux de Lyon, nommé officier de l’Instruction publique ; de M. Ernest Garnier, compositeur de musique, auteur de la Vendéenne, représentée l’an dernier au Grand Théâtre et M. Reuchsel, professeur de musique, nommés officiers d’Académie.
Le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles a donné la semaine dernière la première représentation de La Belle au Bois dormant, de Silver, jouée l’an dernier à Lyon. Le principal rôle était tenu par Mme Bréjean-Silver, femme du compositeur, qui a créé le rôle à Marseille et à Lyon.
La semaine dernière, Mme de Nuovina a fait sa rentrée à l’Opéra Comique dans Carmen qui a été, comme toujours pour elle, l’occasion d’un magnifique succès.
Il semble que tous les théâtres musicaux, toutes les sociétés chorales, tous les orchestre symphoniques, aient voulu se distinguer en Allemagne par la célébration de quelque fête en l’honneur de Berlioz. À Leipzig, on a donné la Prise de Troie. Nous renonçons à citer le nom de toutes les villes qui ont repris Benvenuto Cellini ; dans le nombre il y a Dresde, Munich, Metz, Brunswick, Fribourg-en-Brisgau, Strasbourg… La Damnation de Faust a été mise en scène notamment à Cologne et à Mayence. Quant aux exécutions de ce dernier ouvrage et de Roméo et Juliette en entier ou par fragments, elles ont été, sont encore innombrables à l’heure qu’il est. On ne peut songer à énumérer les auditions d’œuvres symphoniques. Il faut cependant faire exception pour les interprétations en différentes villes, et particulièrement à Munich, d’Harold en Italie et de la Symphonie fantastique dans un même concert, sous la direction de M. Félix Weingartner. Le célèbre chef d’orchestre avait eu un grand succès à Paris en produisant ces ouvrages dans les mêmes conditions aux concerts Lamoureux, le 2 mars 1902. Il faut citer encore l’interprétation de l’Enfance du Christ à Ratisbonne. Nous ne parlons pas du Requiem ; depuis plusieurs mois, il paraît avoir été la composition favorite des grandes sociétés chorales et les auditions toutes récentes de Munich et de Francfort ne sont qu’une sorte d’écho des précédentes. Les mélodies du maître n’ont pas été oubliées ; plusieurs artistes les ont chantées, tantôt seules, tantôt en les associant à celles de Liszt et de Wagner dans une même soirée. Mme Johanna Dietz, par exemple, a fait entendre à Munich le cycle des Nuits d’été. Enfin il n’y a plus aucune trace de cette hostilité presque haineuse qui survivait en Allemagne, il y a une dizaine d’années, et que l’on appelait là-bas avec ironie : l’Anti-Berlioz-Tic.
Le Grand-Théâtre de Montpellier va jouer, dans les premiers jours de janvier, Rose de’’ Provence, comédie musicale en quatre actes, de MM. Maurice Lecomte et A.-P. de Lannoy musique de M. Georges Palicot.
On a invité la critique parisienne. Nous doutons que ses représentants soient nombreux à se déplacer. Le Grand-Théâtre de Montpellier est un peu éloigné de Paris que la Monnaie de Bruxelles, et M. Palicot n’est pas Ernest Chausson, ni Rose de Provence, le Roi Arthus.
Le conseil municipal de Baden-Baden, a voté, dans sa dernière séance, une résolution tendant à faire apposer à l’entrée du théâtre de la ville une plaque commémorative portant l’inscription suivante :
Au compositeur Hector Berlioz, né le 11 décembre 1803, – mort le 9 mars 1869,