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sous l’aspect d’un dragon, puis sous celui d’un crapaud. Wotan bondit alors sur lui, et arrache le Tarnhelm. Alberich, ligotté, est ramené au séjour des dieux. On le force à rendre l’or, le heaume et l’Anneau précieux. Il maudit alors cet Anneau, qui désormais causera la mort de quiconque l’aura possédé.

Les géants viennent réclamer la rançon de la déesse. Ils exigent non seulement l’Or, mais aussi l’Anneau. L’effet de la malédiction déjà se fait sentir. Les deux frères se battent pour posséder le joyau. Fafner tue Fasolt, et part, emportant le butin. Les dieux passant sur un arc en ciel, entrent dans le Walhall, qu’ils ont payé de l’or maudit.

 ii. – die walkure

Wotan a ramassé sur le seuil du Walhall une épée laissée là par les géants. Ce glaive c’est Nothung ou Détresse. Il la garde pour un héros qu’il chargera de reconquérir l’anneau livré à Fafner. Le héros que son cœur prédestine c’est son fils Siegmund, le Wälsung ou Fils de Loup.

Siegmund blessé dans un combat, vient demander asile dans la demeure de Hunding, dont la femme Sieglinde l’accueille. Sieglinde n’aime pas Hunding ; elle révèle à Siegmund qu’un vieillard majestueux est venu, le jour de ses noces, planter au cœur d’un frêne un glaive que nul n’en a pu arracher. Elle appartiendra à celui qui saura conquérir cette épée. Siegmund reconnaît en Sieglinde, la fille de Wotan, sa propre sœur, sa fiancée en même temps. Il arrache du frêne le glaive promis qui n’est autre que Nothung et fuit avec Sieglinde.

Fricka, la femme de Wotan, protège Hunding. Elle obtient de son divin époux la promesse de punir Siegmund. Brünnhilde, la Walkyrie, la Vierge guerrière, qui préside aux combats, devra frapper le Wälsung et défendre Hunding. Mais Brünnhilde sait que Siegmund est le fils de Wotan : émue de pitié à la vue de son amour pour Sieglinde, elle désobéit au dieu et protège dans le combat le guerrier qu’elle a mission d’immoler. Wotan intervient, Siegmund tombe frappé par la lance divine, et Brünnhilde s’enfuit emportant Sieglinde.

Wotan a poursuivi la Walkyrie désobéissante.

Il la condamne à quitter le séjour des dieux ; il va l’endormir, celui qui la réveillera sera son époux et son maître. Brünnhilde supplie, implore ; elle obtient enfin du dieu qu’il entoure de flammes la Roche du Sommeil. Seul le guerrier assez vaillant pour ne point trembler devant la lance du dieu, pourra réveiller la Walküre.

 iii. – siegfried

Sieglinde protégée par Brünnhilde s’est réfugiée dans une forêt sombre. Elle y est morte en donnant le jour à un fils qu’elle a nommé Siegfried. L’enfant a été élevé par Mime le nibelung, frère d’Alberich, que nous avons vu dans le Rheingold forger le Tarnhem. Mime n’a d’autre but en élevant Siegfried que de l’envoyer tuer Fafner possesseur de l’anneau et couché, sous la forme d’un dragon, sur le trésor du Rhin. Pour cela il faudrait reforger Nothung, dont la lame brisée a été léguée à Siegfried par Sieglinde. Wotan, sous les traits d’un voyageur errant, annonce à Mime que celui-là seul qui n’a jamais connu la peur, pourra forger le glaive divin. Et, de fait, c’est Siegfried lui-même qui resoude les fragments de la lame.

Mime le conduit alors à l’antre du dragon. Fafner est mortellement frappé par le héros. Le sang qui coule de sa blessure brûle la main de Siegfried. Il la porte à sa bouche : à ce contact, une faculté nouvelle s’éveille en lui. Il comprend désormais le chant de l’oiseau, qui l’engage à se défier du nain. Mime, en effet, veut empoisonner Siegfried pour lui ravir l’anneau ; mais sa ruse est découverte : il tombe frappé. L’oiseau raconte alors à Siegfried qu’il y a sur la Roche du Sommeil, entourée de flammes, une femme merveilleuse. Le héros, sans se laisser arrêter par la lance de Wotan, traverse le feu et réveille Brünnhilde d’un baiser.

C’est ici que commence la troisième journée de la Tétralogie, dont l’Or du Rhin est le prologue, et dont la Walkyrie et Siegfried dont les deux premières journées. Le Crépuscule des Dieux comprend lui-même un prologue et trois actes, que nous allons successivement analyser.