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père doit en transmettre le souvenir au fils, et celle-ci au petit-fils, autrement il arrivera peut-être que l’on ne croira plus à ces réalités étonnantes et qu’on les prendra pour des contes des Mille et une Nuits[1]

Richard Wagner.

Le Centenaire de Berlioz

Le centenaire de Berlioz a été célébré la semaine dernière, à Paris, par des auditions d’œuvres du compositeur, dans les grands concerts du dimanche. Le 11 décembre, une cérémonie fort simple a eu lieu au square Vintimille, au pied de la statue de Berlioz. Cette réunion tout intime a été simplement un hommage silencieux et muet au Maître dauphinois, hommage plus expressif, en somme, que des discours solennels. Des fleurs et des couronnes ont été déposées, au nom de la Société des Concerts du Conservatoire, de l’Opéra-Comique, des Concerts-Colonne, de la ville de la Côte-Saint-André, etc. Une couronne portant l’inscription : « Le tombeau ne couvrira jamais ta gloire », a été envoyée par l’éminent capellmeister Weingartner ; d’autres, par l’orchestre Kaim de Munich, l’orchestre royal de Berlin, le théâtre de la Cour de Carlsruhe…

Quelques paroles furent prononcées par M. Meyer, maire de la Côte-Saint-André, et par M. Bourgault-Ducoudray. Puis, les assistants se sont rendus au tombeau de Berlioz (cimetière Montparnasse), où M. Eugène d’Auriac, professeur à la Faculté des Lettres, a développé en un discours cette idée que Berlioz, enfant de l’admirable génération de 1830, fut, parmi les

musiciens, le seul qui en ait exprimé l’idéal et n’en ait pas travesti l’esprit, ayant créé des œuvres d’une hauteur égale à celle des plus grands génies de la poésie et des arts que cette époque ait vus naître.

Les pouvoirs publics se sont complètement abstenus de toute participation officielle au centenaire de Berlioz.

À Lyon, le centenaire de Berlioz aurait passé inaperçu sans le concert de la Symphonie lyonnaise, dont nous publions plus loin le compte rendu. Nous espérions que la municipalité organiserait peut-être, à cette occasion, un de ces concerts du Conservatoire, si solennellement annoncés dans le projet de la régie municipale des théâtres ; Berlioz a été laissé de côté. L’orchestre du Grand-Théâtre est trop occupé par la préparation des reprises du Chalet, de la Fille du Régiment, de Mignon et de La Traviata

De la Musique d’Orgue

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De toutes les littératures musicales la moins connue sans contredit est celle de l’orgue. Aussi croyons-nous être utiles aux lecteurs de la Revue en publiant un article sur ce sujet en général. Dans la suite, par une série d’articles, nous essaierons de les documenter aussi complètement que possible en publiant des études sur les principaux maîtres de l’orgue.

Parlez à un musicien même instruit qui connaît la musique de chambre et d’orchestre, les œuvres de piano et violon la musique théâtrale, etc… de la musique d’orgue, il pourra vous citer quelques noms, Bach et Händel chez les anciens, Guilmant et peut-être M. Widor chez les modernes.

Si vous le poussez plus loin et que vous lui demandiez quels sont les morceaux

  1. Cette page traduite et publiée récemment par M. Kufferath, est la première page d’un projet d’article écrit par Wagner en 1840 ou 1841 pendant son premier séjour à Paris.