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façon, peut-être un peu personnelle, mais évidemment intéressante, dont il a mené l’ouverture, que je préférerais un tout petit peu moins lente.

En définitive, la meilleure reprise, et de beaucoup, que nous ayons eue depuis la rentrée.

Le Barbier de Séville

Tout le monde avait compris, après la scandaleuse reprise de Mignon, que le ténor d’opéra-comique et la première chanteuse allaient faire place à d’autres chefs d’emploi moins invraisemblables. Il a fallu qu’une représentation du Barbier devant une salle déserte, vint montrer à l’autorité compétente le danger de son entêtement pour qu’on se décidât à résilier l’engagement de l’un de ces artistes. La Revue Musicale étant exclusivement une revue d’art et nullement une feuille de polémique, je m’abstiendrai de rendre compte de cette reprise pour laquelle des qualificatifs convenables sont difficiles à trouver. Je me contenterai de signaler les qualités vocales de M. Michel Dufour et les qualités scéniques de M. Falchiéri et de conclure que, selon toute vraisemblance, le Barbier de Séville n’est pas près de reparaître sur l’affiche.

Edmond Locard.

À propos des jeux de lumière au Grand-Théâtre nous recevons la note suivante d’un habitué des quatrièmes galeries :

« Vous avez déjà dit à quelles déconcertantes fantaisies atmosphériques M. l’électricien du Grand-Théâtre livre sa vagabonde imagination et avec quelle naïveté touchante il intervertit les phénomènes lumineux. Cet estimable fonctionnaire nous permettra-t-il de lui donner ici un simple schéma de ce que doit être la distribution de la lumière dans le deuxième acte de Lohengrin ?

« Dès le lever de rideau, la façade du Palais où doit apparaître Elsa sera éclairée d’un rayon de lune qui se déplacera progressivement de gauche à droite pour disparaître aux premières mesures de la sonnerie des trompettes annonçant le jour et, alors seulement, devra se produire la dégradation des buées mauves et roses qui précèdent immédiatement le lever du jour dont la clarté devra totalement irradier la scène quelques minutes après l’entrée des comptes et des vassaux.

« Par ce simple fait, dès le début de l’acte, la scène coupée par une diagonale lumineuse partant

du sommet de l’église laissera dans une ombre nécessaire Frédéric et Ortrude dont le jeu scénique sera ainsi plus rationnel et nous n’assisterons pas à cet extraordinaire phénomène d’une lune apparaissant avec Elsa et la suivant dans sa retraite lorsque celle-ci quitte le balcon. »

LES CONCERTS

Le premier concert de la Symphonie lyonnaise sera donné mercredi, 11 novembre, à 8h. 3/4 dans la salle des Folies-Bergères, sous la direction de M. A. Mariotte.

Au programme : Symphonie en ut majeur (op. 21) de Beethoven ; Poème d’un jour de Gabriel Fauré, chanté par Mme M. Mauvernay. Ouverture du Calme de la mer de Mendelssohn ; Suite algérienne de Saint-Saëns ; Prélude du 3e acte des Maitres-Chanteurs de R. Wagner ; Trois sonatines d’automne de A. Mariotte, par Mme M. Mauvernay ; Danses hongroises de Brahms.

Dimanche prochain, 15 novembre, à 2h. 1/2 du soir, MM. Henri Marteau et Willy Rehberg donneront à la Salle Philharmonique un concert de sonates : Sonate en ré mineur no2 (op. 121) de Schumann. — Sonate en la majeur no2 (op. 100) de Brahms. — Sonate en mi bémol (op. 18), de Richard Strauss.

M. Marteau organise en outre deux autres concerts : l’un avec le quatuor Marteau qui interprétera le quatuor de Jacques-Dalcroze et le quatuor en mi bémol no12 (op. 127) de Beethoven ; l’autre consacré aux œuvres de Gabriel Fauré (quatuor en sol mineur, quatuor en ut mineur et sonate pour piano et violon) avec le concours de l’auteur.

(Location chez MM. Janin. 10, rue Président-Carnot).

La Schola Cantorum de Paris, comme l’an dernier, organise tout un ensemble de concert de propagande des œuvres classiques en province.

Le 7 novembre elle sera à Reims, le 13 à Nancy, où, sous le patronage de M. Ropartz, elle organise trois concerts de musique française ; le 14 à Strasbourg. Le 27 elle sera à Dijon, où elle donnera un concert de musique française ; le lendemain à Besançon, et nous l’entendrons probablement le 29 à

Lyon avec le même programme. À tous ces