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1re Année * No 3
Mardi 3 Novembre 1903

REVUE MUSICALE DE LYON

Paraissant le Mardi de chaque Semaine, du 20 Octobre au 20 Avril

Léon VALLAS
Directeur-Rédacteur en Chef

Principaux Collaborateurs
L. AGUETTANT ; Fernand BALDENSPERGER ; Gabriel BERNARD ; M.-D. CALVOCORESSI ; M. DEGAUD ; FASOLT et FAFNER ; Henry FELLOT ; Daniel FLEURET ; Albert GALLAND ; Pierre HAOUR ; Vincent d’INDY ; JOWILL ; Paul LERICHE ; René LERICHE ; Edmond LOCARD ; Victor LORET ; A. MARIOTTE ; Edouard MILLIOZ ; J. SAUERWEIN ; Georges TRICOU ; Jean VALLAS ; Léon VALLAS ; G. M. WITKOWSKI
NOTES ET DOCUMENTS
POUR L’HISTOIRE DE LA MUSIQUE À Lyon

Claude RAFI

"Fleustier" Lyonnais
(suite)

Puisque Raffi (c’est ainsi qu’il signait ses ouvrages) a eu le rare privilège de voir son talent célébré dans les vers de Marot, Baïf et autres, nous allons essayer de fournir quelques détails sur son compte, et de compléter les quelques lignes que lui a consacrées M. Mahillon, conservateur du Musée instrumental de Bruxelles, dans un ouvrage sur lequel nous aurons à revenir.

Nous n’aurons rien à glaner dans Fétis (Biographie des musiciens), qui n’a fait que classer le nom de Raffi à son ordre alphabétique et rééditer les vers de Marot et Baïf à son sujet.

Le nom de Raffi, Raffy ou Raffin, assez commun à Lyon au xvie siècle, s’y rencontre dans les diverses classes de la société, comme dans les diverses branches de l’activité humaine : une famille du Beaujolais de ce nom existait au xve siècle dont parle le Laboureur[1]. Il nous est

impossible de rattacher Rafi à l’une ou l’autre de ces familles, nous savons seulement qu’il suivit pour sa profession l’exemple de son père Michau Raffin « fleustier » comme lui. Ce Michaud figure sur nos archives de 1506 à 1524[2]. Peut-être, est-ce de lui, que Marot s’est souvenu dans ces vers :

Lequel, à peine, ay eu pour un chevreau
Du bon pasteur Michaud que tu cognoys

Son fils Claude n’apparaît sur nos archives qu’à partir de 1515[3] comme « fleustier » c’est-à-dire qu’à cette époque il était sorti de l’adolescence et exerçait la profession : sa naissance remonte donc aux dernières années du xve siècle. Jusqu’à la mort de son père on trouve toujours leurs noms accolés ensemble, et même, une seule fois, en 1523, avec un Pierre Raffin[4], un frère sans doute, qui dut s’essayer dans le métier, mais sans l’exercer longtemps.

Claude Rafi mourut le 8 avril 1553 et

  1. Masures de l’Île-Barbe, Lyon, 1887, tome ii page 498.
  2. Michaud Rafin, floteur, qui estoit au costé devers le Rosne (Archives de Lyon, CC, 250, Rôle de cotisation, 1506).
    (Ibidem, CC, 271, 1524). Depuis l’ymaige Saint-Christophe tirant par la grant rue jusques à la maison Me François Dupré près les Changes ;
    Michaud Raffin fleusteur. – Émargé : mort.
  3. Archives de Lyon, CC, 30, Registre, 1515, Nommées.
  4. Ibidem, CC, 259, Registre, 1523, Taxes au nom de la commune.