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à leur point de vue des eaux qui ont cependant sur l’organisation humaine une action énergique et incontestable. L’observation clinique, au contraire, lui donne des moyens d’induction, sinon certains, au moins suffisamment probables dans presque tous les cas.

Laissant donc de côté, à cet égard, les difficultés que présente l’analyse, et les obscurités qui enveloppent la constitution intime des eaux minérales, le médecin peut et doit considérer chaque aggrégat hydrominéral comme une entité particulière, ayant son mode d’existence propre et sa constitution unitaire et spéciale ; de telle sorte, qu’on ne peut dissocier ni changer ses éléments, sans détruire ou altérer profondément ce mode et les propriétés dynamiques, — nous voudrions pouvoir dire vitales et organiques, — de la source à laquelle il appartient. C’est un tout complexe produit par la nature et inaccessible à l’analyse. Ses effets dérivent de l’ensemble de tous les principes dont il est formé, et ne sont nullement subordonnés à tel ou tel d’entre eux. Détruire ou seulement déranger la moindre de ses parties constitutives, c’est modifier son action essentielle et toutes les conditions de son existence. Cette manière d’envisager synthétiquement les eaux minérales rend bien mieux compte des faits physiologiques et thérapeutiques journellement observés que la considération analytique de leurs éléments constitutifs. Elle s’accorde, en outre, avec les divers phénomènes que présentent certains aménagements usités dans quelques stations, dont on utilise l’eau plus ou moins loin de son point d’émergence, ainsi qu’avec les changements remarqués dans les eaux transportées.

Dr René Briau.
(La 2e partie à la prochaine livraison.)