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gique a trouvé de toutes parts de savants interprètes. De plus, la société d’hydrologie médicale, fondée il y a six ans à peine par des hommes instruits et laborieux, a donné à ces études une impulsion qu’il est impossible de méconnaître. Animée du noble désir de répandre partout les notions acquises par les observations et l’expérience de ses membres, et en même temps d’élucider par de savantes et fructueuses discussions les nombreux problèmes qui se rattachent à la pratique thermale et à l’emploi des eaux minérales dans le traitement des maladies, elle a déjà publié cinq volumes riches de faits et de profondes études, où sont consignés les travaux particuliers de ses membres et les discussions auxquelles ils ont donné lieu. En stimulant fortement l’émulation, elle a été le point de départ de toute une littérature scientifique dont nous nous proposons de faire connaître les résultats, en y joignant ceux de nos propres études. Ces ouvrages, conçus à des points de vue différents et soumis à des méthodes diverses, forment dans leur ensemble un traité complet des eaux minérales, et résument à peu près toutes les connaissances acquises jusqu’à ce jour.

L’ouvrage de M. Armand Rotureau se distingue par la précision et la netteté des vues, ainsi que par la sincérité et l’indépendance des appréciations. L’auteur a sur les autres l’avantage inappréciable d’avoir visité toutes les stations thermales de l’Europe, de les avoir étudiées à loisir sur les lieux et d’avoir ainsi pu faire un travail de comparaison qui donne à ses idées la plus grande valeur, et à ses opinions la plus haute portée. Son livre, mûrement pensé et sagement écrit, aura sans doute une heureuse influence sur l’administration de nos établissements thermaux et sur l’aménagement de nos sources, en même temps qu’il sera un guide fidèle pour les médecins dans la direction qu’ils devront donner à leurs malades.

Un jeune et habile chimiste, M. J. Lefort, a traité, de son côté, toutes les questions d’hydrologie qui relèvent de sa compétence spéciale. Son ouvrage comprend les faits généraux relatifs aux eaux douces et minérales, à leurs propriétés physiques et chimiques, à leur analyse qualitative et quantitative, à l’historique de ces études d’analyse, aux précautions à prendre pour la purification et l’essai des réactifs ; en un mot, c’est un traité complet de chimie hydrologique, clair, méthodique, substantiel et plein d’une saine érudition.

M. Durand-Fardel a le mérite d’avoir, le premier, composé un livre élémentaire de thérapeutique hydrologique pour initier les médecins aux connaissances qui leur manquaient. Cet ouvrage n’est que la reproduction de leçons faites avec succès par l’auteur. Moins complet que plusieurs autres, il a néanmoins été très utile par sa clarté et son exposition didactique.