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PHILOSOPHIE RELIGIEUSE.

   Monsieur le Directeur,

Le spiritualisme, séparé du christianisme, lors mème qu’il n’est pas de l’hypocrisie, de la déception et de l’imposture, n’est que du quiétisme, du piétisme, ou tout bonnement du panthéisme.

On ne peut donc assez applaudir au zèle éclairé, aux nobles efforts de ces savants qui, comme les honorables écrivains de votre Revue contemporaine, se proposent de le faire, travaillent à rétablir le vrai spiritualisme dans la science et dans l’art, particulièrement en ce temps où les peuples, désabusés et même dégoûtés des doctrines matérialistes qui les ont perdus, aspirent, poussés par le besoin qu’ils en éprouvent, à revenir aux doctrines de l’esprit, qui seules peuvent les sauver.

Je regrette, M. le directeur, que mes occupations et mes engagements ne me permettent pas de coopérer, par mes faibles moyens, autant que j’en au- rais l’envie, au succès de votre estimable Revue ; mais toutes les fois que j’en aurai la possibilité, je ne ferai pas défaut à vos instances, très-honorables pour moi, et à mon propre désir.

Pour gage de ces dispositions, à l’égard de votre Recueil, ne pouvant dans ce moment faire autre chose, je vous envoie ci-joint quelques-unes des notes de ma sixième conférence sur la Création, que, s’il plaît à Dieu, je me propose de prêcher à la Madeleine, le 15 de ce mois, le jour même où votre Recueil paraitra pour la première fois. Vous ferez de ces notes l’usage que vous jugerez à propos d’en faire. C’est l’explication de quelques passages de l’Ecriture Sainte, qui attestent la grandeur et la magnificence avec lesquelles le dogme de la Création a été révélé. Ce sujet, si je ne me trompe, c’est de la philosophie chrétienne, et il me semble qu’il entre de droit dans le cercle de vos idées et de vos travaux.

Agréez, M. le directeur, avec le témoignage de ma sympathie, l’expression de ma considération très-distinguée.

LE P. VENTURA DE RAULICA,
C. R.

Paris, 6 avril 1852.