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ANTHOLOGIE DE LA LITTÉRATURE JAPONAISE

Vaillance », et qui, ayant inauguré la dynastie de « l’âge humain » sera considéré comme le 133« prédécesseur de l’empereur actuel.

LIVRE II

Jimmou et son frère aîné (les deux autres fils de Feu-baissant étant morts) quittent le palais de Takatchiho pour se diriger vers Test, où ils veulent établir le siège du gouvernement. Maie» en chemin, le frère aîné est tué par un cher local, et Jimmon reste seul pour continuer le voyage. Le conquérant, aidé par un sabre divin, guidé par un corbeau géant que lui ont envoyé les dieux célestes 1 , rencontre d’abord des dieux à queue bienveillants, puis deux adversaires, les frères Oukashi, bientôt victimes d’un piège qu’eux-mêmes avaient préparé pour lui, puis encore quatre-vingts indigènes à queue, qu’il fait massacrer dans leur caverne ; enfin» après avoir tué le.meurtrier de son frère et d’autres ennemis, « ayant ainsi soumis et pacifié les divinités sauvages », il fonde à Kashihabara (la Plaine des chênes), dans le Yamato, la première capitale de l’empire’. On nous raconte ensuite son mariage avec la princesse I-souké-yori, sa mort à 137 ans, et les troubles qui suivirent.

Les huit règnes suivants, qui représentent cinq cents ans de la chronologie officielle, ne sont relatés que par de sèches énumérations : généalogies des souverains, indication du nom de leur capitale, de l’âge qu’ils atteignirent, du lieu où ils furent ensevelis. Viennent ensuite deux empereurs plus intéressants ; Soujinn, qui aurait vécu au premier siècle avant notre ère, et dont le règne est marqué, entre autres choses, par une épidémie qu’envoie le « Grand dieu de Miwa », une des âmes de l’ancien Maître du Grand Pays ; puis, Souïninn, qui échappe à une conspiration dramatique, apaise encore les 1. Dans nombre de mythologies, les conquérants et les colonisateurs sont eonduits par un animal quelconque, souvent par un oiseau : grues de Mégaros, colombe des Chalkidiens, pivert des Picentins, cor* beau de Pattes,

2. Le Japon devait avoir, en effet, une soixantaine de capitales successives. Dans les temps primitifs, en vertu de l’idée que tout contact avec la mort entraine une souillure, la famille d’un défunt abandonnait sa maison pour bâtir ailleurs une demeure nouvelle ; par suite, l’héritier d’un souverain mort se faisait construire un nouveau palais, autour duquel venaient se grouper ses fidèles. C’est seulement quand l’adoption du système bureaucratique chinois eut rendu ces déplacements trop difficiles que la résidence impériale devint stable, à Nara d’abord, pendant presque tout le vtu» siècle, puis, après un bref intervalle, à Kyoto jusqu’en 1868 et à Tokyo jusqu’à l’heure présente.

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