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ANTHOLOGIE DE LA LITTÉRATURE JAPONAISE

l’auguste Feu-baissant, répondit, disant : « Pour ce qni est de ton hameçon, en péchant avec loi je n’ai pas pris un seul poisson ; et enfin, je l’ai perdu dans la mer. » Mais le frère aîné le lui réclamait avec instances. Aussi le frère cadet, brisant le sabre de dix largeurs de main dont il était augustement ceint, en fit cinq cents hameçons comme compensation ; mais il ne voulait pas les prendre. De nouveau, il fit mille hameçons comme corn 1 pensation ; mais il ne voulait pas les recevoir, disant : « J’ai besoin du véritable hameçon originaire. » XL. LE PALAIS DU SEIGNEUR DE L’OCEAN

Là-dessus, comme le frère cadet pleurait et se lamentait sur le rivage, le Vénérable dieu des Eaux salées 1 vint et l’interrogea, disant : « Pour quelle cause (le prince) Haut-comme-le-soleil-du-ciel* pleure-t-il et se lamente-t-il ainsi ?» Il répondit, disant : « J’avais échangé un hameçon avec mon frère aîné, et j’ai perdu cet hameçon ; et comme il me le réclamait, je lui ai donné de nombreux hameçons en compensation, mais il ne veut pas les recevoir, disant : « J’ai besoin de l’hameçon originaire. » C’est pour cela que je pleure et me lamente. » Alors le Vénérable dieu des Eaux salées dit : « Je vais donner un bon conseil à ton auguste personne ; » et sur ces mots, construisant un solide petit bateau sans fissures, et l’y installant, il l’instruisit par ces paroles : « Quand j’aurai poussé le bateau, avance quelque temps. 11 y aura une auguste route agréable ; et si tu suis cette route dans le bateau, un palais apparaîtra, bâti comme d’écaillés de poisson : c’est le palais du dieu Seigneur de l’Océan. Quand tu auras atteint l’auguste porte de ce dieu, il y aura, sur le puits à côté, un arbre katsoura * i. Shiho-tsoutchi no kami. C’est le dieu protecteur de l’industrie du sel.

2. Sora-tsou-hi-daka. Un peu plus loin, son père sera appelé : Ama-tsou-hi-daka. S or a désignant plutôt le Vide, tandis qu’Ama éveille l’idée de la Plaine des hauts cieux, on voit que le premier titre, appliqué au prince, est inférieur à celui dont on décore le souverain.

3. Les critiques européens voient dans cet arbre un cassier, ce qui impliquerait ici une imitation des légendes chinoises. Mais ce que , y