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ANTHOLOGIE DE LA LITTÉRATURE JAPONAISE

xlvui. — l’auguste et Merveilleux esprit DE BONNE FORTUNE

Le Maître du Grand Pays se lamentait de «et abandon, quand lui apparaît un dieu dont le rayonnement illumine la mer. Ce dieu lui promet son concours pour l’achèvement de l’œuvre entreprise, à condition qu’il le fasse reposer dans un temple sur le mont Mimofo 1 *

XXIX. — LES AUGUSTES ENFANTS DU GRAND DIEU DE LA MOISSON ET DU DIEU RAPIDE DES MONTAGNES Simples généalogies, où l’on peut relever notamment les divinités de la Cuisine, « que tous révèrent ». XXX. — L’AUGUSTE DELIBERATION POUR PACIFIER LE PATS

La déesse du Soleil décrété que l’archipel sera gouverné par Osbi-bo-mimi (voir plus haut, p. 44, n. 5), et lui ordonne de descendre sur la terre. Mais le jeune dieu s’arrête sur le Pont flottant du ciel, et remonte bientôt en annonçant que le pays est trop tumultueux. En conséquence, les huit cents myriades de divinités, convoquées par la déesse du Soleil et par le dieu Hautintégrant 2 , tiennent conseil dans le lit desséché de la Tranquille rivière céleste, et, sur l’avis du dieu Omohi-kané (p. 46, n. 4), décident d’envoyer d’abord un dien qui soumettra les « violentes et sauvages divinités du Pays ». Mais Àmé-no-Hohi, désigné pour cette mission, devient tout au contraire l’ami du dieu Maître du Grand Pays et ne donne plus signe de vie. 1. Par le récit correspondant du Nihonnghi, nous voyons que ce dieu était un des doubles d’Oh-kouni-noushi, son sëk irtni-tama (auguste esprit de bonne fortune), séparé de lui à tel point qu’il ne l’avait pas reconnu de prime abord. C’est un des nombreux traits qui nous montrent, chez les Japonais primitifs, la croyance à la pluralité des âmes de l’homme. En dehors du saki-mi-tama, l’ancien Shinntô distingue surtout Yar*~mi-tama (esprit rude) et le mghirmttama (esprit doux)» qui, eux aussi, peuvent à l’occasion s’objectiver, se détacher même du corps pour devenir, par scissiparité, de nouveaux êtres. (Pour ces dissociations mentales, comp. D r A. Marie, Mysticisme et Folte, Paris, 1907, p. 138 et suiv.) 2. Takaghi no kami, autre nom de Taka-mi-mouçoubi (voir p. 37). Pour ne pas compliquer le récit, je lui donne dés maintenant ce nom nouveau, que le texte introduit brusquement au milieu du chapitre suivant, et qu’il continue d’employer dans ce groupe de mythes. , y