c’est « parce que la femme a parlé la première » dans la cérémonie du mariage, ils reprennent leur œuvre de création dans des conditions plus favorables, et engendrent d’abord l’île du Chemin d’écume, puis les autres îles de l’archipel.
VI. — NAISSANCE DES DIVERSES DIVINITÉS
Ils mettent au monde, de la même façon, tout un peuple de dieux de la nature.
VII. — RETRAITE[1] DE L’AUGUSTE IZANAMI
Par malheur, le dieu du Feu, dernier-né d’Izanami, brûle sa mère si grièvement qu’elle meurt après une fièvre terrible. Izanaghi, désespéré, se traîne en gémissant autour du cadavre, et de ses larmes naît encore un dieu. Il ensevelit son épouse sur le mont Hiba, aux confins de la terre d’Izoumo.
VIII. — LE MASSACRE DU DIEU DU FEU
Ensuite, dans sa douleur furieuse, il met en pièces le matricide, dont le sang et les membres épars se changent aussi en des divinités nouvelles. Enfin, pour retrouver son épouse, il va descendre aux Enfers[2].
IX. — LE PAYS DES TÉNÈBRES
Désirant revoir sa jeune sœur l’auguste Izanami, il la suivit au Pays des Ténèbres. Et lorsque, soulevant la porte du palais, elle sortit pour le rencontrer, l’auguste Izanaghi lui parla, disant : « Ô mon auguste jeune sœur charmante, les pays que nous faisions, moi et toi, ne sont pas encore achevés : reviens donc ! ». Alors l’auguste Izanami répondit : « Il est lamentable que tu ne sois pas venu plus tôt : j’ai mangé à l’intérieur des Enfers[3] ! Néanmoins, ô mon auguste et charmant frère
- ↑ C’est-à-dire : mort.
- ↑ Yomi tsou Kouni, le Pays des Ténèbres. Comp. le Schéol hébreu, l’Hadès grec.
- ↑ Lorsqu’un vivant avait goûté aux aliments du monde souterrain, il ne pouvait plus revenir à la lumière. Comp. la grenade de Perséphone ou de Proserpine.
d’une vague Puissance impersonnelle, pareille à la Moïra d’Homère, au temps où Zeus n’était pas encore le dieu qui dirige le Destin.