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II. — SIÈCLE DE NARA


I. — LA PROSE


A. ÉDITS IMPÉRIAUX


Ces Edits, connus sous le nom sino-japonais de Semmyô (Proclamation de l’Edit impérial) ou sous le nom japonais de Mi-koto-nori (Proclamation de l’Auguste parole), forment une transition naturelle entre les Rituels, dont ils reproduisent le style, et les ouvrages en chinois qu’ils annoncent déjà. Le Shokou-Nihonnghi, « Suite des Chroniques du Japon » publiée en 797, nous a conservé 62 de ces textes. Voici le premier :

ÉDIT POUR L’AVÈNEMENT DE L’EMPEREUR MOMMOU[1]

Je dis[2] : Vous tous qui êtes ici assemblés, princes du sang, princes, grands dignitaires, hommes des cent fonctions, et toi, impérial trésor, peuple de la région sous-céleste, écoutez tous le grand commandement que, par son auguste parole, proclame le souverain qui, comme un dieu présent[3], gouverne le grand Pays des Huit îles.

  1. 8e jour du 9e mois de l'année 697. L’impératrice Jitô ayant abdiqué, 1 empereur Mommou lui succède, et notre édit annonce cette transmission du pouvoir. — Mommou, monté sur le trône à 14 ans, mourut en 707, dans sa 25e année. Son règne fut illustré par la promulgation du Taïhô-ryô, « Code de l’ère Taïhô », publié en 702 (2e année de cette ère), et dont les points essentiels devaient rester en vigueur jusqu’à nos jours.
  2. Le ministre chargé de publier l’édit.
  3. L’empereur était considéré comme un dieu vivant, visible, présent (akitsou-kami). D’autres Édits ajoutent à ce titre celui de Ya-