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EPOQUE DES TOKOUGAWA 319 Foujiwar* Séigwa 4 , qui, découvrant par fortune un livre de Tchou-Hi, s’écrie : « Voilà ce que j’avais si longtemps cher- ché ! * Et de cet incident naît la nouvelle école. Les élèves de Séigwa continuent son enseignement. Le plus connu d’entre eux est Hayashi Hazan*, qu’on doit mentionner non seulement parce qu’il fut un type de savant parfait 3 , mais aussi parce qu’il fut le premier d’une longue série de conseillers-légistes que les shogouns eurent toujours soin de choisir parmi les hommes les plus éclairés et les plus sages*. C’est surtout pendant la dernière partie du XVII* siècle et la première du XVIII* que cette école chinoise brilla du plus vif éclat. Elle fut alors repré- sentée par tout un groupe de savants fameux, qui produisirent d’innombrables œuvres. Les trois plus importants, au point de vue littéraire, sont Ekikenn, Hakoucéki et KyouçÔ. 1. - KAIBARA EKIKENN Ce célèbre moraliste naquit, en 1630, à Foukouoka. (province de Tchikouzenn). Après de fortes études personnelles, il alla suivre divers cours à Kyoto, puis revint dans sa province, où il remplît des fonctions officielles auprès du daîmyô auquel sa famille était attachée. En 1700, il prit sa retraite et alla vivre à Kyoto, où il mourut en 1714, dans sa quatre-vingt-quatrième année 5 . Dans les cent et quelques ouvrages qu’il a laissés, on peut relever tous les sujets qui intéressent d’ordinaire les hom- mes sensés, amis de leurs semblables et de la nature : morale, 1. 156i-1619. C’était un descendant du poète Foujiwm Badaïé (p. 233). — Prononcer Séiga (voir p. 225, n. 1). 2. Ou Dôshoun (1583-1657). 3. Toute sa vie, il étudia sans relâche. Un jour, chassé de fa mai- son par un incendie, il prit bieb vite dans sa litière quelques livres pour continuer de travailler en chemin. On s’explique ains} que, tout en remplissant par surcroit des fonctions officielles, il ait pu écrire plus de trois cents ouvrages. 4. Tradition reprise ensuite par le gouvernement impérial, qui ne cesse de faire entrer des gommes de pensée à la. Chambre des pairs, et par le parlement lui-même, qui laisse à des savants l’éla- boration de toutes les lois importantes. C’est ainsi que les Codés du Japon contemporain sont l’œuvre d’un petit groupe de juristes, au premier rang desquels on doit citer deux brillants docteurs de nos Facultés de droit, les professeurs Tomii Maç&aklrâ et Oumô Kennjirô. 5. Remarquons en passant que la plupart des kanngakousha epreot une longévité extraordinaire. N’en peut-on pas conclure que, sinon leur métaphysique, du moins leur morale pratique était en harmo- nie, suivant une de leurs idées favorites, avec les lois générales d* l’Universî ■ * ■ . , y Google