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ANTHOLOGIE DE LA LITTÉRATURE JAPONAISE

obscur qui te trouble ? » Mon cœur n’a rien répondu. Ma langue a seulement répété d’elle-même, deux ou trois fois, l'invocation au Bouddha[1]. Et c’est tout.

Écrit le dernier jour de la lune de germinal[2] de la deuxième année de l’ère Kennryakou[3], dans sa hutte de Toyama, par le bonze Renninn[4].


L’ombre de la lune
Disparaît derrière la montagne :
Que c’est triste !
Ah! que je voudrais voir
La lumière éternelle[5] !


  1. Le nemmboutsou, prière consistant à répéter les mots Namou Amida Boutsou, « Je t’adore, ô éternel Bouddha ! »
  2. Yayoï, ancien nom du troisième mois. Ce mot, écrit avec deux caractères chinois qui signifient « pousser de plus en plus », répond tout à fait au « germinal » du calendrier révolutionnaire.
  3. 1212.
  4. Sômon, bonze. Renn-inn, « Postérité du Lotus », nom que Tchômei avait pris lors de son entrée en religion.
  5. Poésie ajoutée par un pieux éditeur. Elle est de Minamotô no Souéhiro, qui fut gouverneur de Shimotsouké au temps de Tchômei, et se trouve dans le Shinn-tchokoucennshou (1232; voir ci-dessus, p. 233)