Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
266
ANTHOLOGIE DE LA LITTÉRATURE JAPONAISE
obscur qui te trouble ? » Mon cœur n’a rien répondu. Ma langue a seulement répété d’elle-même, deux ou trois fois, l'invocation au Bouddha[1]. Et c’est tout.
Écrit le dernier jour de la lune de germinal[2] de la deuxième année de l’ère Kennryakou[3], dans sa hutte de Toyama, par le bonze Renninn[4].
L’ombre de la lune
Disparaît derrière la montagne :
Que c’est triste !
Ah! que je voudrais voir
La lumière éternelle[5] !
- ↑ Le nemmboutsou, prière consistant à répéter les mots Namou Amida Boutsou, « Je t’adore, ô éternel Bouddha ! »
- ↑ Yayoï, ancien nom du troisième mois. Ce mot, écrit avec deux caractères chinois qui signifient « pousser de plus en plus », répond tout à fait au « germinal » du calendrier révolutionnaire.
- ↑ 1212.
- ↑ Sômon, bonze. Renn-inn, « Postérité du Lotus », nom que Tchômei avait pris lors de son entrée en religion.
- ↑ Poésie ajoutée par un pieux éditeur. Elle est de Minamotô no Souéhiro, qui fut gouverneur de Shimotsouké au temps de Tchômei, et se trouve dans le Shinn-tchokoucennshou (1232; voir ci-dessus, p. 233)