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S* ANTHOLOGIE DE H LITTé&AttlRB JAPONAISE Hannka. Bien qu’on pense Que ce monde ’Est mauvais et détestable, On ne peut s’envoler. N’étant pas oiseau, hélas (1) ! (Manyôshou, livre Y, 2e partie.)

IV. — TABIBITO ÉLOGE Du Saké(2)

Plutôt que de penser à des choses Sans importance, Mieux vaut boire Une coupe De saké, même trouble.

Du grand sage De l'antiquité Qui, pour nom au saké, Donna celui de « Sage « , Combien la parole fût excellente!

La chose que désiraient Les sept sages

(1). Ce morceau réaliste nous montré chez son auteur, au début du VIIIe siècle, un souci des malheurs du peuple qu’on chercherait vai- nement chez les autres poètes de la cour. Okoura était d’ailleurs un original. Je n’en veux pour preuve que cette tannka, improvisée, sans nulle modestie, pour s’excuser de partir avant la fin d’un dîner : Moi, Okoura. Maintenant je m’en vais. Mes enfants doivent pleurer, Et la mère de ces enfants Doit m’attendre ! (Du Manyôshou, livre III, 3e partie.) (2). Sur ce thème, assez peu fréquent dans la poésie japonaise, l’auteur a composé une suite de treize variations qui permettront d’entrevoir la souplesse de son talent littéraire.