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AU PAYS DES KANGAROUS





CHAPITRE XIX

Une cache. – La forêt noire. – Un emplacement pour une cabane. – Les aigles. – Accident arrivé à Gérald. – Une, grotte. — La plante à réservoir d’eau. – Un champ de pommes de terre. – Les figuiers. – Les « petits fours » australiens. – Le convive affamé.


Les voyageurs se lassèrent enfin de leur voyage monotone, et quelque matin on eut pu les voir gravir la berge de la rivière, afin d’examiner si le paysage n’était point changé.

À la place du marécage, ils aperçurent de jolies collines couvertes d’arbres, dont le feuillage était constellé de fleurs éblouissantes. Le parfum des acacias et des eucalyptus embaumait l’atmosphère, et les voyageurs pensèrent que ce serait là un charmant endroit pour y trouver un abri.

« Halte ! s’écria tout à coup Wilkins, arrêtons-nous ici. Examinez bien cet arbre que voilà. Nous ne sommes pas les premiers visages blancs qui aient foulé cette terre. Je m’y connais, monsieur Arthur ; il y a ici, sous cet arbre même, une cache. J’ai deviné cela en jetant les yeux sur ces lettres sculptées, entaillées à l’aide d’un couteau pointu. Creusons, et vous allez voir si je me suis trompé. »

Arthur refusa d’abord de consentir à ce qu’il croyait être un vol ; mais il se dit qu’après tout il trouverait peut-être quelque information utile dans la cache découverte par le convict.

On alla donc chercher les outils nécessaires à creuser, qui se trouvaient dans le canot, et chacun se mit à travailler avec autant d’ardeur que s’il se fût agi de trouver des pépites d’or.

« Si nous allions découvrir un précieux filon dit tout à coup Gérald.

— Je préférerais infiniment trouver une bonne scie, répliqua Jack.

– Et moi une marmite de fonte, ajouta Marguerite.

— Que ne puis-je me procurer ici un télescope ! observa Hugues.

— Et vous, Jenny Wilson, que voudriez-vous rencontrer au fond de la cache ? demanda Arthur.

— Ma foi, puisque vous m’interrogez, je souhaiterais un baril de farine, fit la bonne cuisinière.

— Nous y sommes je sens quelque chose de dur, s’écria Gérald.

— Attention, répliqua Arthur. Agissons de sorte à ne rien briser. Ah ! nous y voilà ; il y a des corbeilles et des sacs.

— Qui contiennent du sucre et du thé, observa Ruth en battant des mains.

– Allons donc ! fillette, est-ce que l’on enterre ces ingrédients-là ? Je