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AU PAYS DES KANGAROUS

sont pondus, et d’où sortent des petits qui tètent la mère. Ces animaux mes enfants, se nourrissent de vers et d’insectes ; ils dorment roulés sur eux-mêmes comme les hérissons ; quant à leur naturel il est aussi drolatique que celui du singe ; ils sont doux comme des chiens. Les ornithorynques sont de très curieuses créations de la nature, qui s’est complue à nous offrir une singulière variété de formes dans ces animaux excentriques.

— N’importe, ces bêtes-là sont loin d’être jolies, riposta Jenny Wilson ! et comme nourriture je préférerais le canard. »

Les voyageurs laissèrent là cette causerie sur le mammifère dont les congénères se trouvaient devant eux, au bord de chaque flaque d’eau, et ils s’avancèrent jusqu’au moment où ils découvrirent que le ravin devenait plus large, quoique les parois en fussent toujours à pic et très hautes. Bientôt les trous remplis d’eau furent remplacés par de grandes herbes, et des arbres élevés se montrèrent sur les cimes des rochers, assombrissant le paysage et lui donnant un aspect réellement sévère, bien fait pour inspirer la terreur. Heureusement les richesses de la nature australienne se dressaient à chaque pas devant les voyageurs, qui pouvaient cueillir en passant des plantes fort rares, des fleurs odorantes revêtues de couleurs éblouissantes, des orchidées inconnues des fougères d’une beauté sans pareille. On eût dit l’intérieur d’une serre peuplée des plantes les plus rares, au milieu de laquelle eussent voltigé des oiseaux rares et au plumage diamanté.

On observait, sur les branches des arbres, le « merle sonneur », dont les cris ressemblent à ceux d’une cloche qui tinte ; la « pie sans queue », que