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AU PAYS DES KANGAROUS

enfin, vers la tombée de la nuit, devant une grotte qui parut très propice pour passer la nuit.

Jenny Wilson se hâta d’allumer le feu pour faire la cuisine, qui consista en une certaine quantité d’excellentes tranches de venaison.

Le repas du soir terminé toute la troupe chercha un endroit favorable pour reposer, et le sommeil ne tarda pas à fermer toutes les paupières de ces braves cœurs qui n’oubliaient jamais de se recommander à Dieu

« Debout ! debout ! Arthur, s’écria Hugues, dès que le jour parut. J’aperçois la passe que nous allons suivre à travers les montagnes. Je propose de la nommer le chemin d’Erin. »





CHAPITRE XVII

Le chemin périlleux. — Les voyageurs accouplés. — Le labyrinthe des montagnes. — l’émancipation des volailles de Ruth. — Un combat à outrance. — L’ornithorynque. — La forêt des montagnes. — Les oiseaux chanteurs. — Les ânes rieurs.


Arthur s’était hâté d’accourir près de son frère, et, suivis de Gérald les deux fils de Max Mayburn se dirigèrent vers la colline la plus rapprochée du campement. Là tous les trois purent voir devant eux, à trois cents mètres du côté du sud-ouest, une gorge étroite serpentant à travers la chaîne, et dont l’ouverture se trouvait plus bas que l’endroit où ils se tenaient en ce moment.

« Qui sait, dit Arthur après avoir examiné le passage désigné, si nous pourrons nous ouvrir un chemin par là ?

— J’en suis sûr, moi, mon ami, répliqua Gérald ; car, avant de vous réveiller, votre frère et moi nous sommes allés explorer les lieux, et notre avis est que nous passerons à la file les uns des autres. Nous nous contenterons de mettre un bandeau sur les yeux de Ruth.

— En ce cas, essayons, ajouta Arthur. Après déjeuner, nous nous mettrons en route.

— Nous ferons peut-être bien de laisser ici ce qui nous restera du kangarou.

— Ce n’est pas mon avis, répliqua Arthur ; nous emporterons des provisions pour un jour, à tout hasard. »

En effet on se contenta d’abandonner les os et la peau, quelque utile que pût être cette dernière, car il ne fallait se charger que d’objets indispensables.

Ruth seule résista, et ne voulut point laisser là ses volailles, qu’elle emporta dans leur panier.

On se mit donc en route, et une demi-heure après le départ on parve-