Page:Revoil - Les Exiles.djvu/228

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sait-elle dans sa candeur, s’était déjà frayé un passage. Tout-à-coup un vieillard courbé par l’âge, et peut-être aussi par la misère, passa auprès d’elle.

— Que cette journée est belle ! lui dit-elle avec douceur, espérant lui faire partager l’impression heureuse qu’elle éprouvait.

— Elle est belle pour ceux qui sont riches comme vous, madomoiselle, murmura le vieillard d’un air chagrin.

— Oh ! oui, elle est belle pour ceux qui possèdent, puisqu’ils peuvent donner, répondit la jeune fille avec émotion ; et déposant sa bourse dans la main du vieillard, elle prit la fuite comme une biche effrayée. Arrivée près de la voiture, elle s’y élança légère, et dit avec vivacité :