Page:Revoil - Les Exiles.djvu/217

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vent ce peu qu’il faut pour subsister, les pauvres des villes ne l’ont pas. Puis comme l’ange qui guidait votre fille dans le ciel le disait : « Il est d’autres douleurs que celles de la faim. Il est d’autres misères que celles de l’indigence. » Les misères morales se multiplient surtout dans les centres de civilisation ; le luxe, les plaisirs, l’oisevité des uns ne sont que trop souvent encore le résultat des privations et du travail des autres. Le travail, l’ouvrier s’y soumet avec fierté ; mais que de mécomptes dans ce travail qui est sa vie, quel désespoir quand les efforts héroïques de son courage sont impuissants ! Il y a, madame, bien des luttes secrètes et mortelles que l’agonie seule révèle au médecin et au prêtre. Une charité active doit savoir découvrir les peines qui se cachent. Vous cherchez en pensée, je le vois à vos regards, quel bien vous pourrez faire ici autour de vous avant d’aller