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plus radieuses de ces âmes, sous d’adorables figures d’anges, me faisaient des signes de bienvenue et me tendaient les bras pour m’attirer. J’allais m’élancer vers elles quand tout-à-coup, ma mère, j’entendis vos cris et vos sanglots qui me rappellaient sur la terre ; je ne pus résister à cet appel : l’être invisible qui guidait mes pas devina le mouvement de mon cœur.

« Va, me dit-il, retourne vers ta mère, mais souviens-toi de ta vision. »

« Il me sembla alors que je traversais des régions ténébreuses et glacées, long et pénible voyage dont je ne pouvais mesurer l’espace et dont je ne compris le but qu’en me retrouvant dans vos bras, ô ma mère !

— Oui, c’est une vision divine, s’écria la