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sait autrefois leur sérénité, l’ignorance du malheur ! Dieu ne veut pas que durant leur exil sur la terre les hommes se séparent en doux camps, ceux qui gémissent et ceux qui se réjouissent. Selon Dieu, ce n’est pas aux pauvres à crier vers ceux qui ont tout, mais à ceux-ci à appeler les pauvres et à leur ouvrir les bras. Malheur à ceux qui n’ont pas donné de larmes sympathiques aux affligés, qui furent sans pitié pour les cœurs malades, qui se jouant des sentiments sacrés de l’amour, de l’amitié, de la foi, de la candeur, ont foulé aux pieds les divins préceptes de la charité ! »

« Tandis que la voix me parlait, j’étais pénétrée de l’immense tristesse de ces âmes aveuglées durant leur vie et que la mort avait tout-à-coup dessillées. Je comprenais que tous les supplices infligés à la chair, que