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qu’ils se gorgeaient à la table des festins dans l’abondance, dans la satiété ; et ces autres encore, les plus nombreuses, qui se croient innocentes parce qu’elles jouirent avec sécurité, sans trouble, sans dépouiller leurs frères des richesses que le hasard leur avait données : âmes sans vertus qui ont fait le mal sans passion, qui restèrent plongées dans la torpeur d’une enivrante prospérité, oubliant qu’auprès d’elles d’autres âmes se débattaient sous les coups réitérés de l’infortune ! Et ce n’est pas seulement aux souffrances de la pauvreté que ces âmes indifférentes ont négligé de porter secours, mais aux peines secrètes et délicates du cœur qu’elles pouvaient consoler d’une parole ; parole sainte de charité enseignée par le Christ et que désormais ces âmes regrettent éternellement de n’avoir pas prononcée. Vois comme elles sont aujourd’hui honteuses et navrées de ce qui fai-