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qui n’ont pas été bons. Le supplice de ces âmes leur fait penser à celui des malheureux qu’elles oubliaient dans le monde et qui aspiraient en vain à une part des jouissances dont elles s’enivraient. Regarde ces lignes sans fin de fronts soucieux et tristes, ils portent tous le reflet d’un regret éternel, le regret du bien que ces âmes n’ont point accompli. Elles comprennent maintenant tout ce qu’il y a de désespoir et de déchirement dans le cœur du pauvre et du persécuté. Vois celles-là : ce sont des âmes de rois qui furent implacables ; ils sentent aujourd’hui toutes les souffrances de l’exil, de la prison, des supplices qu’ils ont infligés ; et ces autres âmes d’usuriers, spéculateurs sans entrailles, qui ne connurent que l’amour de l’or, qui convoitèrent le bien d’autrui et se l’approprièrent ; qui voyaient à leur porte des hommes sans vêtements, sans asile, sans pain, tandis