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était due aux êtres qui n’en avaient pas. La mort les surprit dans cet oubli de la charité, de cette vertu divine que tout homme est tenu de pratiquer sur la terre sous peine d’être frappé dans une seconde vie des douleurs qu’il n’a pas su consoler dans la première. En s’éveillant à la vérité, ces âmes autrefois sans sympathie ont tout-à-coup compris l’horreur de cette absence de bonté et de commisération qu’elles eurent sur la terre ; accablées à leur tour d’une indigence qui les éloigne de Dieu, dénuées des vertus qu’elles n’ont point pratiquées, des bonnes œuvres qu’elles ont négligé de faire, elles sentent toutes les angoisses de la pauvreté et du délaissement, qui les trouvèrent jadis indifférentes. Privées de l’amour, de l’intelligence et de la vue de Dieu, elles aspirent incessamment à lui sans pouvoir s’y réunir, car Dieu, souveraine bonté, n’est point accessible à ceux