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séparer do mon fils ; mais je sentais aussi que c'était mon devoir de consentir et de préparer à cet enfant une belle carrière. On me l’enleva, il avait dix ans ; je pleurai à cette séparation comme j’avais pleuré à la mort de sa mère. Dix ans après, c’était un des plus beaux et des plus intrépides sous-lieutenants de la garde de l’empereur. Moi, j’étais mis à la retraite , et lui partit plein d’ardeur ; je ne pus le suivre dans cette désastreuse campagne de Russie. Madame, il ne revint pas !... Ici le le vieillard s’interrompit quelques instants comme vaincu par l’émotion, puis il reprit d’une voix ferme :

J’avais eu une sorte de pressentiment de sa fin prochaine. Avant ce fatal départ, nous vécûmes un an réunis ; je fus bien heureux , et je m’efforçais de rendre sa vie douce et brillante ; j’étais si fier de lui ! moi, le