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sitôt entraînée dans une de ces danses agitées et rapides qui étaient alors à la mode. À peine la figure fut-elle terminée que Cléophée, plus blanche que sa blanche robe, vint tomber presque sans connaissance dans les bras de sa mère. Le grand air la rappela à la vie ; mais une fièvre effrayante s’empara d’elle. La duchesse revint à son hôtel soutenant son enfant dans ses bras ; elle la déposa sur son lit encore toute parée de ses habits de bal. La fièvre augmentait, des paroles incohérentes s’échappaient de la bouche de Cléophée. On avait été prévenir le célèbre docteur Derville ; la pauvre mère l’attendait avec anxiété, et chaque minute redoublait sa terreur ; les traits de son enfant se décomposaient, ses membres, tout-à-l’heure brûlants, devenaient froids et se roidissaient. La duchesse poussa un cri déchirant, et saisissant ce corps presque inerte, elle l’étendit sur un matelas de-