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heureuse tranquillité ; malgré elle, elle éprouvait un bien-être qui luttait contre toute pensée lugubre et en triomphait. Ses yeux se plongeaient avec ravissement dans ceux de son enfant, sa jeunesse se ranimait encore au contact de cette riante enfance qui semblait doubler sa vie. Tout à-coup une idée traversa comme un glaive son cœur de mère. Mais si cette enfant aussi lui était enlevée par la mort, si… elle ne put pas soutenir cette pensée, elle en fut frappée de terreur, et, comme pour lui échapper, elle étreignit sa fille dans ses bras et se mit à courir à travers champs.

Depuis ce jour jusqu’au temps où commence ce récit, jamais cette image lugubre ne s’était représentée à l’imagination de la jeune duchesse de Valpreuse, mais sans doute elle en avait été dominée comme à son insu, car depuis ce jour jamais la mère, instinctive-