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beaux marbres sculptés ; celle du duc, éclairée en ce moment par les derniers rayons du soleil, s’élevait au-dessus d’un petit tertre de verdure et se couronnait d’un ange agenouillé. La duchesse se mit à prier, elle cacha sa tête dans ses mains pour ne pas voir autour d’elle la nature radieuse. Le rossignol chantait dans les arbres, un ruisseau qui courait près du mur d’enceinte faisait entendre son bruit clair et gai, les notes perdues d’une valse de Strauss traversaient les airs, et sous les pas de la petite Cléophée criait le sable des allées du cimetière au travers desquelles l’enfant poursuivait un beau papillon.

La jeune femme, en qui tous ces doux bruits de la vie endormaient l’image de la mort, pensait sans angoisse à cette heure de séparation déchirante qui ne lui paraissait qu’une absence. Nous l’avons dit, elle n’avait