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sérieuse et tendre qui ne vit guère dans l’atmosphère des salons et des fêtes. Excepté pour son enfant qu’elle idolâtrait, la jeune femme avait donc pour toute chose, même pour son mari, des sentiments instinctifs et superficiels dont jamais elle n’avait cherché à se rendre compte. Vers la fin de la restauration, le duc de Valpreuse fut envoyé dans une cour d’Allemagne pour y remplir une mission importante. Sa femme ne le suivit point ; la santé délicate de la petite Cléophée alarmait la jeune mère : se séparer de cette enfant, c’était impossible à son cœur ; lui faire faire un aussi long voyage, c’était exposer sa vie. Elle laissa donc le duc partir seul, non sans regret, mais en sentant pourtant que la meilleure partie de son cœur restait auprès de sa fille. Après un an de séjour dans une capitale allemande, le duc de Valpreuse fut atteint d’une fièvre inflammatoire qui