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sur le fond de la nuit ; deux fenêtres en étaient seules faiblement éclairées. Un vieillard descendit du coupé et monta d’un pas ferme les marches du perron ; il fut introduit par un domestique qui l’attendait sur le seuil de la porte et qui le précéda dans le vestibule où tournait le monumental escalier de l’hôtel. Le vieillard et le domestique n’échangèrent pas un mot. Ce silence, à cette heure avancée de la nuit et dans cette demeure opulente dont les maîtres et les serviteurs veillaient encore, indiquait qu’une scène douloureuse s’accomplissait derrière ces murs en apparence si tranquilles.

Ce bel hôtel, que bien des pauvres avaient envié en passant, appartenait à la duchesse Amélie de Valpreuse, mariée à dix-huit ans au fils du général duc de Valpreuse, qui avait fait, sous Napoléon, une brillante carrière, et avait