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armoiries, traversait rapidement la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Il était trois heures du matin, et bien que ce fut l’époque la plus brillante de la saison des fêtes, la rue était en ce moment entièrement silencieuse et déserte : aucune file d’équipages ne stationnait devant la porte des grands hôtels. Le robuste cheval qui conduisait le coupé frappait seul en courant la glace et le givre, et en faisait jaillir des étincelles. Arrivée devant un vaste hôtel, à peu de distance de l’Élysée-Bourbon, la voiture s’arrêta ; le cocher demanda la porte qui s’ouvrit aussitôt en tournant silencieusement sur ses gonds ; le coupé franchit, presque sans bruit, une large cour et s’arrêta devant un élégant perron dont les marches, couvertes de neige, ressemblaient, à la clarté d’une pâle lune d’hiver, à d’étincelants degrés de marbre de Paros. La belle et régulière façade de l’hôtel, se détachait blanche