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tits bras la lyre qui se dessinait au dossier et se recueillit quelques instants ; ses beaux cheveux blonds se déroulaient en boucles abondantes autour de son front, de ses joues fraîches, de son joli cou, et se détachaient en se déployant sur l’azur de sa robe de laine ; ainsi, dans l’attitude de la prière, ses yeux bleus grand-ouverts et levés vers le ciel, on eût dit un ange en extase. Cette pose ne dura que quelques secondes ; je regardais mon enfant avec un ravissement maternel, mais ce qui m’étonna, ce fut le regard du gardien ; dans ce regard il y avait tant d’attendrissement, tant d’admiration, que j’en fus surprise, puis émue, en voyant une larme rouler sur sa joue ridée ; je m’approchai de lui :

— Ma fille vous rappelle un souvenir doux et triste, un enfant peut-être que vous avez perdu ?