Page:Revoil - Les Exiles.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de ses habits, aux jets de ses cheveux, à l’ajustement de toute sa personne. Loin de Paris il me semblait que c’était un causeur impossible, son esprit se bornant à savoir raconter avec grâce et en bons termes ces mille riens, petits scandales, primeurs de nouvelles qui alimentent une vingtaine de salons, dont se compose ce qu’on est convenu d’appeler le monde. En dehors de ces menus propos de société et d’un thême de galanterie qu’il répétait habilement, il me paraissait d’une nullité complète ; aucune originalité dans ses idées, aucune inspiration dans ses paroles ; c’était bien le Mouton de Panurge le plus monotone, mais le mieux exercé ; ce qu’il disait ou ce qu’il faisait, avait toujours été fait ou dit par beaucoup d’autres avant lui ; seulement il s’en acquittait avec plus de grâce et plus de soin. Je m’aperçus bientôt qu’il cherchait à plaire à Hen-